De nombreuses données montrent que l’obésité constitue, en soi, un facteur de risque de plusieurs cancers, et que cela passe par des voies de signalisations émanant des cellules graisseuses elles-mêmes. Dans la compréhension de ces voies, une équipe de chercheurs toulousains (IPBS, CNRS/Université Toulouse III - Paul Sabatier) a déjà montré, il y a 3 ans, que, dans le mélanome, les cellules graisseuses produisent des vésicules extracellulaires (VE) qui sont internalisées par les cellules tumorales de mélanome, les rendant plus invasives via une augmentation de leur métabolisme. Cependant, jusqu'à aujourd'hui, les mécanismes précis à l'origine de cet effet restaient mal caractérisés, concernant notamment le contenu de ces VE. Aujourd’hui, pour la première fois, ces mêmes auteurs ont pu identifier l'ensemble des protéines véhiculées par les VE. Ils se sont alors aperçus que les cellules graisseuses fournissent aux cellules tumorales non seulement la machinerie protéique nécessaire pour métaboliser les acides gras, mais aussi les acides gras eux-mêmes, carburant requis pour alimenter ce processus, tel un kit « tout-en-un ». Ceci expliquerait le lien entre obésité et mélanome car « lorsque les VE sont sécrétées par des cellules graisseuses de sujets obèses, elles contiennent plus d'acides gras ce qui augmente encore l'agressivité des tumeurs » explique un communiqué du CNRS et de l’Université de Toulouse. Par ailleurs, les scientifiques ont montré que l’obésité favorise les métastases, via des gouttelettes lipidiques libérées au cours du temps, qui sont utilisées par les mitochondries pour faire de l’énergie, permettant ainsi la migration cellulaire.
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