La feuille de route remise par Agnès Buzyn aux responsables de Samu-Urgences de France, du Conseil national de l’urgence hospitalière, de la Société nationale de médecine d’urgence et des urgentistes hospitaliers tient en trois points. Formation d’une part, à la fois des assistants de régulation médicale qui répondent à des process sans avoir de formation uniforme. Et formation des médecins. Ces derniers devront prouver qu’ils s’astreignent à une formation médicale continue permanente. La Société française de médecine d’urgence est compétente pour cela, il faudra certainement développer ces formations qui ne sont pas systématisées. Deuxième axe: tout doit être « procéduré », comme pour les activités à risques, ce dont s’assurent certains Samu, mais pas tous. Et enfin, tous les services doivent travailler de la même manière, dans un cadre d’assurance qualité garanti.
« Le Samu nous a prouvé à l’occasion de circonstances dramatiques qu’il répondait avec compétence et rapidité à l’urgence. Mais nous devons nous mobiliser pour qu’il n’y ait plus d’erreurs de ce type », insistait la ministre de la Santé. D’ici le 1er juillet, les responsables invités au ministère auront à donner du corps à cette commande, éclairés par la mission flash de l’Igas et de l’IGA (dont les conclusions seront remises à la Justice), qui devront déterminer les circonstances exactes de l’incident et les éventuelles responsabilités. Car pour les responsables hospitaliers, alors qu’à Strasbourg la réponse fautive incriminée est passée d’une permanencière des pompiers à celle du Samu, le 18 du ministère de l’Intérieur doit être tout autant concerné par cette nouvelle norme de qualité que l’hôpital. Certains Samu ont déjà mis en place des assurances qualité pour la procédure, par le biais de retour d’expérience, réécoute et décryptage des réponses notamment. « Des expériences de terrain sont en cours en France, notamment à Toulouse à cet égard, nous verrons s’il faut envisager de l’étendre France entière, a confié Agnès Buzyn. Au 1er juillet, tout le monde devra appliquer les mêmes procédures », a-t-elle répété. Ce triste incident intervient alors que le secteur des urgences est en pleine ébulition. On attend, dans les prochaines semaines, la mission sur la permanence des soins et la prise en charge des soins non urgents, confiée au Dr Thomas Mesnier, un urgentiste. Une autre mission Igas est chargée avec l’IGA, de dresser un comparatif des expériences internationales de numéro unique pour la réponse aux urgences, solution prônée par le ministère de l’Intérieur, « mais qui comporte aussi des inconvénients », a convenu la ministre de la Santé tout en soulignant néanmoins que « le plus important, c’est le premier contact avec le patient. Il y a perte d’information si on multiplie les intermédiaires ». Bref, « aucune décision n’était prise sur le numéro unique », a insisté Agnès Buzyn alors que les médecins refusent d’être chapeautés par l’Intérieur.
« ll faut que l’assurance qualité soit nationale. Nous nous y plieront, mais nous demandons une vision globale du parcours du patient. Nous refuserons un tronçonnage des soins, avec un acteur pour les appels, un autre pour les ambulances et un autre encore pour les soins », a détaillé le Dr Braun, le président de Samu-Urgences de France. « Il s’agira d’une décision politique. L’assurance qualité doit aussi concerner les pompiers », a exigé Patrick Pelloux.
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