Négos : les 30 euros ne sont pas un "cadeau" aux médecins mais "un rééquilibrage après deux ans d'inflation", souligne Fatôme
Dans une interview accordée à nos confrères du Figaro, le directeur général de la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam), Thomas Fatôme, est revenu sur ses propositions, à l’occasion de la troisième séance multilatérale de négociations conventionnelles,
La mesure était attendue depuis longtemps par les médecins généralistes libéraux. Ce jeudi 8 février, la Cnam s’est dit prête à financer une revalorisation de la consultation du médecin généraliste traitant de 26,50 euros à 30 euros. Même si plusieurs syndicats appelaient à une revalorisation supérieure à 50 euros, Thomas Fatôme a indiqué à nos confrères vouloir “mettre fin au fantasme qui consiste à penser que les médecins français sont moins bien lotis que leurs confrères européens, le montant de la consultation n'étant pas le seul revenu financier des médecins à prendre en compte”. Il fait référence aux trois forfaits actuels (forfait patientèle médecin traitant, Rosp, forfait structure) qui "seront fusionnés en un seul et son montant global sera revalorisé”, a-t-il indiqué.
Pour les médecins exerçant en groupe, Thomas Fatôme propose de “basculer leur rémunération à l'acte vers un mécanisme forfaitaire global, pour tout ou partie de leur patientèle”. Ce mécanisme permettrait aux médecins exerçant en groupe de se “partager” un forfait “pour prendre en charge un patient”. Le directeur général de la Cnam entend grâce à cela observer une “meilleure organisation en équipe, améliorer l'accès aux soins et augmenter le nombre de patients suivis”. Concernant les autres spécialités, la Cnam a également indiqué plusieurs revalorisations portant sur un certain nombre de spécialités cliniques.
"Des avancées en contreparties"
Si Thomas Farôme a avancé des revalorisations tarifaires, il demande également des efforts côté médecins. “Ces évolutions tarifaires ne se feront que si nous avons un accord global, qui intègre des avancées en contrepartie, pour améliorer l'accès aux soins, la qualité et la pertinence des actes, et aussi des transformations ambitieuses des modes de rémunération”, a-t-il averti. Thomas Fatôme a également fait des propositions “pour de meilleures prescriptions”. “Un généraliste prescrit chaque année en moyenne pour 700 000 euros d'examens biologiques, arrêts maladie, médicaments, transports sanitaires... Cela représente 4 fois le montant de ses honoraires”, a détaillé le DG de la Cnam. Parmi cette “quinzaine d'objectifs et de leviers d'action dédiés” : “diminuer de 90% certains examens biologiques inutiles et de 25% les prescriptions d'antibiotiques à l'horizon 2027”. Thomas Fatôme entend également “développer les ‘groupes de pairs’, où les médecins se réunissent régulièrement pour partager leurs pratiques, les référentiels, les évolutions scientifiques”.
"Un rééquilibrage après deux ans de forte inflation à 5%"
Mais, alors que le calendrier de mise en œuvre de ces nouvelles revalorisations n’a pas été dévoilé, le directeur général de la Cnam a rappelé vouloir “un accord sur tout ou un accord sur rien”. Selon lui, ces propositions ne sont pas un “cadeau aux médecins”, mais “en partie un rééquilibrage après deux ans de forte inflation à 5%”. Ces “hausses de tarifs” permettent de “soutenir l’attractivité des professions médicales, afin de favoriser l’installation des jeunes médecins”, poursuit-il en indiquant que chaque année “2 500 généralistes” choisissent de s’installer. Thomas Fatôme veut également agir sur les médecins seniors, en les “incitant” “à poursuivre un peu plus longtemps leur activité”.
Interrogé sur les prises en charges des patients en ALD, Thomas Fatôme souhaite renforcer le respect de “l’ordonnancier bi-zone”, pour que “seuls les traitements en rapport” avec la pathologie ALD soient “remboursés à 100%”. Ce sont ces “actions” qui “mises bout à bout, peuvent dégager des marges de manœuvre”.
[Avec Le Figaro]
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