Afghanistan : les femmes ne pourront plus suivre des études médicales
Les femmes afghanes ne pourront plus suivre des études de santé, ont annoncé les écoles médicales privées du pays. Une décision "intolérable et injustifiable" pour le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères, alors que les droits des femmes et des filles ne cessent d'être restreints par le régime taliban au pouvoir.
Les droits des femmes afghanes vont encore se réduire un peu plus. Le régime taliban, à la tête du pays depuis 2021, vient d'interdire aux femmes d'accéder aux études de santé. Si l'annonce n'est pas encore officielle, plusieurs directeurs et employés des écoles proposant des formations médicales ont indiqué à l'AFP avoir été informés ces derniers jours de l'ordre, émanant du chef suprême des talibans et communiqué par le ministère de la Santé, de renvoyer les étudiantes jusqu'à nouvel ordre.
Ces écoles, vers lesquelles de nombreuses femmes s'étaient tournées faute de pouvoir s'inscrire à l'université, avaient une dizaine de jours pour organiser les derniers examens, précise l'AFP. Toutefois, en l'absence d'annonce officielle, la confusion règne dans les établissements. "Tout le monde est perdu, personne ne nous dit ce qu'il se passe", témoigne ainsi une étudiante, en première année dans école privée. "On nous fait passer deux, trois examens chaque jour, même si on les a déjà passés il y a quelques mois […] et on nous demande de payer pour", poursuit-elle.
Selon l'AFP, qui cite une source du ministère de la Santé afghan, 35 000 femmes étudient dans plus de 150 instituts privés et une dizaine d'écoles publiques octroyant un diplôme en deux ans d'infirmières, sages-femmes, assistantes dentaires, laborantines… D'après des images circulant sur les réseaux sociaux, quelques manifestations ont été organisées dans le pays pour contester cette mesure.
Une décision condamnée par la France
Le porte-parole du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères a d'ores et déjà indiqué que la France condamnait "dans les termes les plus fermes l'interdiction faite par les talibans aux femmes afghanes d'accéder aux établissement d'enseignement médical". "Intolérable et injustifiable, cette décision s’ajoute aux innombrables violations des droits des femmes et des filles dont les talibans se rendent coupables depuis leur prise de pouvoir par la force il y a plus de trois ans en Afghanistan", a-t-il ajouté dans un communiqué, diffusé le 5 décembre.
L'ONU a également dénoncé l'interdiction faites aux femmes de suivre des cours dans les établissements médicaux privés du pays. Cette mesure "est un nouveau coup direct porté par les autorités de facto aux femmes et aux filles afghanes", a déclaré l'une des porte-paroles du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), Ravina Shamdasani, dans une déclaration à la presse. L'organisation pointe, par ailleurs, une mesure "profondément discriminatoire" et dangereuse pour la "vie des femmes et des filles de multiples façons".
[avec Libération et AFP]
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