Aux Etats-Unis, des étudiants en médecine quittent une cérémonie pour protester contre le discours d'une médecin anti-avortement
C’est une scène inhabituelle qui a eu lieu dimanche 24 juillet, lors de la "cérémonie des blouses blanches" de l’université du Michigan, aux Etats-Unis. Alors que cet événement est en général synonyme de célébration, marquant l’entrée des étudiants dans leur faculté de médecine après quatre années de cursus "pré-médecine", des dizaines d’entre eux ont quitté le théâtre dans lequel la cérémonie se déroulait. Et ce, au moment où la Dre Kristin Collier allait prendre la parole. La raison ? Ces derniers ont souhaité exprimer leur désaccord vis-à-vis des propos anti-avortement tenus publiquement à plusieurs reprises par la praticienne.
Incoming medical students walk out at University of Michigan’s white coat ceremony as the keynote speaker is openly anti-abortion pic.twitter.com/Is7KmVV811
— Scorpiio (@PEScorpiio) July 24, 2022
La médecin, également professeure adjointe à la faculté de médecine de l’université du Michigan et directrice du programme sur la santé, la spiritualité et la religion, avait en effet qualifié l’avortement de "violence" et avait promis de "se battre" pour ses "sœurs prénatales", rapporte La Libre. "Je ne peux pas ne pas déplorer la violence dirigée contre mes sœurs prénatales dans l'acte d'avortement, fait au nom de l'autonomie", écrivait-elle ainsi sur Twitter le 4 mai dernier.
holding on to a view of feminism where one fights for the rights of all women and girls, especially those who are most vulnerable. I can’t not lament the violence directed at my prenatal sisters in the act of abortion, done in the name of autonomy.
— Kristin Collier (@KristinCollie20) May 4, 2022
D'après la chaîne de télévision américaine CNN, les étudiants avaient déjà tenté de s’opposer au discours de la praticienne lors de la cérémonie en diffusant une pétition, qui aurait été signée par plus de 300 carabins et jeunes médecins diplômés. Les étudiants réclamaient par ce biais un nouvel orateur. "Par notre demande, nous nous opposons aux groupes qui tentent de supprimer les droits de l'Homme et de restreindre les soins médicaux", a expliqué Elliott Brannon à CNN.
Mais cela n’a pas fait changer d’avis l’université qui a maintenu le discours de la médecin controversée. Une décision critiquée par les étudiants en médecine, qui ont estimé qu’elle sapait la promesse de l’université de maintenir les soins liés à l’avortement après la décision de la Cour suprême des États-Unis, ayant abouti fin juin à l’annulation de l’arrêt qui garantissait depuis 1973 le droit à l’avortement au niveau fédéral. Depuis, chaque état est libre d’interdire l’avortement, ce qui n’est, pour l’heure, pas le cas dans le Michigan.
L’université, qui a indiqué que Kristin Collier avait été choisie par les membres de la U-M Medical School Gold Humanism Honor Society pour s’exprimer ce jour-là, ne s’est pas opposée à ce choix, estimant que cette cérémonie n’était pas le lieu de débats controversés. Dans un communiqué, elle assurait néanmoins que la praticienne n’exprimerait pas ses convictions personnelles sur le sujet lors de cet événement. L’université a par ailleurs réitéré sa détermination à "fournir des soins de reproduction sûrs et de haute qualité aux patients, pour tous leurs besoins en matière de santé reproductive. Cela inclut les soins d'avortement".
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