La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), rattachée au ministère de l'Intérieur depuis l'année dernière, a reçu 3.008 signalements en 2020, ce qui représente une augmentation de 40% par rapport à 2015, dont 686 sont jugés urgents. 120 d'entre eux étaient "en lien direct avec la crise sanitaire" détaille le rapport, qui explique qu'il n'y a pas eu de "hausse massive des signalements".
Pourtant, "tous les mouvements qui présentent des risques de nature sectaire ont remarquablement adapté leurs discours et leurs offres" à l'épidémie de Covid-19, selon la Miviludes dans son rapport, qui souligne que "l'augmentation du niveau d'anxiété" et "l'isolement" durant les périodes de confinement sont des facteurs qui facilitent le développement des discours sectaires.
La crise sanitaire a donné de nouveaux arguments aux mouvements et personnalités qui "s'opposent à la médecine scientifique", d'après le document. "Quelques mouvements religieux" ont également changé leur discours, "sur le thème de la punition divine", explique le rapport. La Miviludes alerte aussi sur un élargissement de "l'audience des discours conspirationnistes" provoqué par la crise sanitaire, ainsi que "l'évolution de plusieurs leaders vers un discours politique subversif". Elle cite notamment le renforcement du mouvement complotiste pro-Trump QAnon, apparu en France en 2018. Un phénomène dans lequel la Miviludes dit ne pas retrouver "l'ensemble des éléments qui caractérisent l'emprise sectaire", mais des "éléments d'une forme d'embrigadement".
Plus largement, 38% des signalements en 2020 à la Miviludes étaient liés au domaine de la santé et du bien-être. Parmi les nouvelles tendances, les stages de jeûne extrême, ou le crudivorisme, une pratique qui consiste à consommer les aliments crus. La Miviludes souligne aussi l'augmentation "notable" des arnaques liées à l'activité économique, quiciblent surtout les 18-25 ans en leur promettant de l'argent facile, allant de l'escroquerie jusqu'à "la mise en place d'une véritable emprise mentale."
[avec AFP]
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