"Il est temps de se libérer de ces pratiques qui sont dangereuses avec le risque réel de glisser vers la maltraitance", estime dans Le Parisien le Dr Gilles Lazimi. Ce médecin généraliste, qui coordonne des campagnes contre les violences éducatives ordinaires (VEO), se réjouit de voir arriver à l'Assemblée un texte de loi interdisant la fessée, entre autres.
L'interdiction de la fessée, maintes fois annoncée et maintes fois rejetée, fera son retour à l'Assemblée nationale le 29 novembre. Portée par Maud Petit (Modem), cette proposition de loi contre les violences éducatives a de bonnes chances d'être votée. Elle a d'ores et déjà reçu le soutien de quatre ministres : Marlène Schiappa, François de Rugy, Nicole Beloubet et Agnès Buzyn. "Je suis favorable à ce que la loi rappelle le principe d’une éducation sans violence", avait affirmé la ministre de la Santé en mars. "Les enfants ont droit à une éducation sans violence. Les titulaires de l’autorité parentale ne peuvent user de moyens d’humiliation tels que la violence physique et verbale, les punitions ou châtiments corporels, les souffrances morales", édicte le premier article de la proposition de loi, qui se concrétisera par une modification du code civil, avec la fin du "droit de correction". La règle ne s'accompagnera d'aucune sanction pénale, mais vise à changer les mentalités. Si elle est adoptée, la France serait le 55e pays abolitionniste au monde. Au sein de l'Union européenne, seule la France, le Royaume-Uni, la Belgique, l'Italie et la République tchèque n'ont pas encore sauté le pas. "Il est temps que le pays des droits de l’homme et de la femme devienne aussi le pays des droits de l’enfant", affirme dans Le Parisien le Dr Gilles Lazimi, médecin généraliste en Seine-Saint-Denis, qui coordonne depuis 2011 les campagnes nationales de La Fondation pour l'enfance et de l'association Stop VEO. Pour ce médecin, "Il n’y a pas de petite ou de grande claque". Non seulement ces pratiques sont "dangereuses, avec le risque réel de glisser vers la maltraitance", mais elles sont "inefficaces", souligne-t-il. "Que va retenir l’enfant ? Qu’on résout les problèmes avec des coups, des cris et des paroles blessantes", relève le médecin. "Grâce aux neurosciences, nous savons que lorsqu’un enfant est frappé, cela va le sidérer, inonder ces cellules d’hormones de stress, bloquant son fonctionnement cérébral et donc ses facultés d’apprentissage, fait-il valoir. Cela peut occasionner des troubles dépressifs, de l’anxiété, des difficultés relationnelles et même amener à des conduites addictives et des tendances suicidaires." L'idée n'est pas de "culpabiliser les parents" - 85% d'entre eux ont déjà pratiqué la fessée sur leur enfant de moins de 5 ans - mais de "casser la spirale". "On élève un enfant, on ne le dresse pas." [avec leparisien.fr]
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