Au Maroc, s'ouvre le procès de six personnes impliquées dans un "réseau d'avortement clandestin", démantelé fin avril dans la ville de Marrakech. Parmi eux figurent deux internes et un étudiant en médecine. Ils pratiquaient des avortements clandestins dans un appartement de Marrakech, facturés environ 3000 dirhams (280 euros) l'opération. Six personnes seront jugées fin mai au Maroc après le démantèlement de leur réseau, fin avril, dans la capitale touristique du royaume. D'après Omar Arbib, membre de l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH) section-Marrakech, cité par l'AFP, le groupe compte deux internes en médecine, un étudiant en médecine et un pilote de ligne. Ce dernier aurait ramené d'Espagne des lots de diclofénac, un anti-inflammatoire couramment utilisé dans les IVG. L'affaire a débuté quand deux femmes, jugées dans une affaire d'avortement, ont révélé les noms de leurs médecins. Au Maroc, seul l'avortement thérapeutique est autorisé par la loi. En cas d'IVG illégale, le code pénal prévoit de sanctionner aussi bien la femme qui avorte (de 6 mois à deux ans de prison) que les personnes qui pratiquent l'acte (de 1 à 5 ans de prison). Aucun chiffre officiel n'existe, mais on estime que plusieurs centaines d'avortement clandestins ont lieu tous les jours au royaume. Le débat sur l'IVG est très vif depuis 2015, à la suite de la diffusion d'un reportage sur France 2 et du travail de lobbying du Pr Chafik Charaibi, gynécologue-obstétricien et président de l'Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin (Amlac). En 2016, sur recommandation de Mohammed VI, le gouvernement avait adopté un projet de loi autorisant l'avortement en cas de viol, d'inceste, de handicap mental ou de malformation du fœtus. À ce jour, il n'a toujours pas abouti. [Avec AFP]
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