Pour demander des augmentations salariales tout en protestant contre leurs conditions de travail dégradées par le manque de moyens humains, près de 305 médecins exerçant dans des hôpitaux du nord du Maroc ont annoncé leur démission collective dans une lettre conjointe. Regroupés sous la bannière du Syndicat indépendant des médecins du secteur public au Maroc, ils justifient également leur décision par la "situation catastrophique" du secteur hospitalier. Dans leur lettre envoyée le jeudi 18 avril par leur syndicat à la direction régionale du ministère de la Santé, ils considèrent que celui-ci ne répond "ni aux attentes des citoyens ni à leur droit aux soins". L'an dernier, ce sont plus de 200 médecins du secteur public qui avaient déjà annoncé leur démission pour des raisons identiques, alors que le système de santé marocain reste marqué par un "déficit en personnels" et de "profondes inégalités géographiques et socio-économiques", selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Une démission non fondée Si le docteur Afifi Ikram, directeur de la Santé dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (nord), a confirmé vendredi à l'AFP avoir "bien reçu la demande de démission collective qui entre dans le cadre d'un processus revendicatif", ce dernier estime que "cette démission reste non fondée juridiquement car chaque médecin doit déposer sa démission unilatéralement". Les médecins démissionnaires "continuent de travailler", a-t-il précisé. Ils attendent selon lui "un retour du ministère" qui est "engagé dans le processus avec une commission de suivi pour trouver des solutions concertées". [avec AFP]
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