La pilule contraceptive, sans passer par la case médecin

19/04/2017 Par Aveline Marques

Du médecin Martin Winckler à l'ancienne actrice porno Ovidie, un collectif réclame dans une lettre ouverte la mise sur le marché d'une pilule contraceptive sans ordonnance. Un collectif composé de professionnels de santé, du Planning familial et de féministes a publié mardi une lettre ouverte à l'adresse des laboratoires pharmaceutiques pour demander "la mise sur le marché d'une pilule contraceptive sans ordonnance". Baptisée "Libérez ma pilule", cette initiative à laquelle participent notamment des pharmaciens, le médecin Martin Winckler, les associations Les effronté-e-s et le Planning familial, les féministes Caroline de Haas ou Ovidie, est accompagnée d'une pétition. "Il est regrettable de constater qu'en Europe et en France cette avancée pour le droit des femmes à disposer d'un accès facilité à la contraception est au point mort", disent-ils dans cette lettre envoyée aux laboratoires pharmaceutiques français, à l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et à l'Agence européenne du médicament (EMA). "En 2012, le Collège américain des gynécologues obstétriciens recommandait d'autoriser la vente des pilules contraceptives sans ordonnance, soulignant l'existence d'un grand nombre de preuves montrant que les femmes sont capables d'évaluer si l'utilisation de la pilule contraceptive est possible en répondant à un questionnaire avec l'aide d'un pharmacien", poursuivent-ils. Selon des données publiées avec le texte, cette pratique est déjà possible notamment en Russie, en Turquie, au Portugal, dans la plupart des pays d'Amérique du Sud et dans quelques pays d'Afrique et d'Asie. Elle permet "une plus grande autonomie des femmes mais aussi d'améliorer l'accès à la contraception", a plaidé auprès de l'AFP une porte-parole du Planning familial. La pilule progestative, sans œstrogène, est "celle qui présente le moins de risque et la moins chère", a-t-elle ajouté. Symboliquement, les signataires demandent "un engagement public" avant le 8 mars 2018, date de la Journée internationale des droits des femmes. [Avec AFP]

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