Le "Trumpcare" veut exclure le viol, les violences conjugales ou les dépressions du postpartum

05/05/2017 Par Catherine le Borgne
International

Donald Trump a engrangé le premier grand succès législatif de son mandat jeudi au Congrès, avec l'adoption de justesse par la Chambre des représentants d'un texte de remplacement de la loi emblématique de Barack Obama sur la santé. Le 'Trump care" permettrait aux assureurs de ne plus prendre en charge les patients aux "maladies préexistantes", dans lesquelles sont incluses les viols, les violences conjugales ou les dépressions du postpartum.

Le président américain efface ainsi son échec du 24 mars quand, faute de consensus au sein de la majorité et malgré de fortes pressions de sa part, les républicains avaient été forcés de retirer une première version de la loi. "Ce sera une victoire incroyable lorsque cela passera au Sénat", s'est félicité Donald Trump dans la roseraie de la Maison Blanche, où entre 60 et 70 élus républicains l'avaient rejoint juste après le vote pour saluer cette étape "historique". "Les quatre prochaines années seront formidables, et les huit prochaines aussi, mais nous allons commencer par une grande première année", a-t-il ajouté, satisfait d'avoir commencé à remplir l'une de ses principales promesses de campagne. A ses côtés, le président de la Chambre, le quadragénaire Paul Ryan, a expliqué qu'il n'avait jamais vu de président aussi impliqué. "C'est un grand jour mais seulement une étape du processus", a prévenu Paul Ryan. Le vote final, très serré, illustre l'aspect controversé du texte actuel : 217 voix contre 213. Les 193 démocrates ont voté non, et 20 républicains majoritairement modérés ont fait défection. Le débat se déplace désormais à la chambre haute du Congrès, le Sénat, où la loi devrait être profondément remaniée sur plusieurs semaines. Les associations féministes redoublent d'activisme. Car la réforme santé de Trump devrait empêcher des femmes victimes de viol, de dépression du postpartum ou de violences conjugales, d'accéder aux sonis, ces situations pouvant être considérées comme des "maladies préexistantes", catégorie qui permet aux assureurs de refuser de prendre en chargel es patients à problèmes, signale Slate.fr   Certains assureurs considèrent aussi les agressions sexuelles comme des "maladies préexistantes".  La logique est que quelqu'un qui a subi un viol aura potentiellement plus de problèmes de santé par la suite (dépression, troubles post-traumatiques, MST, etc..) et qu'il/elle sera donc un patient coûteux. Il en va de même pour les femmes victimes de violences conjugales. La réforme de Barack Obama mettait fin à ce genre de discriminations, mais la nouvelle loi votée par les républicains de la Chambre rendrait ce genre de situation à nouveau possible. De plus, contrairement à l'Obamacare, la loi de Trump cessera de forcer les assureurs à rembourser plusieurs traitements considérés comme essentiels, comme le soutien psychologique, dont dépendent beaucoup de femmes victimes de violences. [Avec l'AFP et slate.fr]

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