L'OMS accusée d'avoir enterré un rapport accablant sur la gestion de crise italienne
"Tous les plans postérieurs à 2006 étaient simplement des copiés et collés - aucun mot ni aucune virgule n'a été modifié dans le texte." C'est l'une des conclusions à laquelle sont arrivés Francesco Zambon, scientifique de l'OMS basé à Venise, et les 10 experts européens qui ont collaboré avec lui après avoir enquêté sur la réponse de l'Italie face à l'épidémie de Covid. Pays européen le plus durement touché par le virus, avec plus de 60 000 morts, l'Italie aurait tardé à formaliser ses directives aux établissements, dont la réponse initiale a été "improvisée, chaotique et créative" selon le rapport. Mais ce document accablant n'a finalement jamais été rendu public : il a été retiré du site de l'OMS dès le lendemain de sa publication, le 13 mai. A l'origine de ce retrait selon The Guardian, Ranieri Guerra, sous-directeur général de l'OMS pour les initiatives stratégiques, ancien directeur général de la santé préventive au ministère italien de la Santé (2014 à 2017), et actuel membre du groupe de travail Covid 19 mis en place par le gouvernement italien. Francesco Zambon affirme que Ranieri Guerra l'a menacé de licenciement s'il ne modifiait pas la partie du texte faisant référence à l'obsolescence du plan de gestion de crise italien. Se basant sur les déclarations de Francesco Zambon et les courriels consultés, The Guardian affirme que l'OMS et le ministère de la santé italien ont conspiré pour que le rapport soit enterré. Mais le ministère nie tout implication dans cette affaire, tandis que l'OMS justifie le retrait du document par des "inexactitudes et des incohérences". "Sa publication avait le potentiel de sauver des vies", souligne Francesco Zambon. Mais "un conflit d'intérêts personnel a été considéré comme plus important que le partage des enseignements tirés du pays le plus durement touché à ce moment-là", déplore-t-il. Le scientifique a été convoqué à plusieurs reprises par la justice dans le cadre d'une enquête de la province de Bergame, en Lombardie, sur une possible négligence criminelle des autorités de santé italiennes. L'OMS a opposé son veto, arguant de l'immunité diplomatique du scientifique. [avec TheGuardian.com]
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