
"Métiers interdits" à certains malades chroniques : des assos de patients dénoncent l'inertie ministérielle
Plusieurs associations de patients, dont la fédération France assos santé, ont annoncé avoir quitté le comité interministériel chargé d'actualiser les textes à l'origine de "discriminations à l'emploi" affectant certains malades chroniques, tels que les diabétiques.

"En 2025, une personne vivant avec un diabète, une maladie de Crohn ou encore une hémophilie, ne peut devenir sapeur-pompier, gendarme, ni même capitaine de son bateau de pêche, tout comme elle ne peut envisager d’exercer une fonction relevant de l’armée active", dénoncent les associations Aides, AFA Crohn France, Fédération française des diabétiques, France assos santé et Transhépate.
Pour ces associations, les "inaptitudes d'office" motivées par l'état de santé n'ont plus lieu d'être : la loi du 6 décembre 2021 établit, en effet, que "lorsque l’accès d’une personne à un emploi ou à une formation requiert de satisfaire à des conditions de santé particulières, ces conditions sont proportionnées aux risques particuliers pour la santé et la sécurité de la personne ou des tiers dans l’exercice des fonctions accessibles".
Forme-t-on trop de médecins ?

Fabien Bray
Oui
Je vais me faire l'avocat du diable. On en a formés trop peu, trop longtemps. On le paye tous : Les patients galèrent à se soigne... Lire plus
Le Gouvernement doit se saisir "de cette injustice"
Un comité interministériel a été mis en place dans le but "d'actualiser les textes à l'origine de discriminations à l'emploi", rappellent-elles, considérant par ailleurs qu'elles sont "aujourd'hui sans fondements, rapportées aux progrès thérapeutiques enregistrés ces dernières années".
Ce "comité des métiers interdits" est aujourd'hui accusé d'être "une instance fantoche" qui n'a rempli "aucune de ses missions". "Depuis son installation en septembre 2022, les représentants ministériels se sont montrés réfractaires au dialogue et à une véritable évolution de l’intégration des personnes atteintes d’une maladie chronique dans certains corps de métier", déplorent les associations, qui ont pris la décision de claquer la porte.
Elles appellent désormais le Gouvernement "à se saisir de toute urgence de cette injustice qui n'a que trop duré", et qui concernent "des millions" de personnes.
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