Quand une ministre de la Santé se déguise en patiente pour dénoncer la corruption à l'hôpital
La ministre de la Santé ougandaise, Sarah Opendi, a mis les mains dans le cambouis. Après avoir reçu plusieurs témoignages de patients qui s'étaient fait extorquer de l'argent par le personnel d'un hôpital de la capitale, elle a décidé de se rendre sur place en infiltration.
Vendredi, une patiente vêtue d'un hijab est arrivée en moto-taxi à l'hôpital de Naguru, à Kampala, pour demander des analyses de sang. Des soins "censés être gratuits", mais qui coûteront cher à celle qui se présente comme une "patiente ordinaire": un médecin lui réclame d'emblée 150 000 shillings (environ 35 euros) pour pratiquer les examens. "Je lui ai dit que je n'avais pas d'argent mais il a insisté", rapporte-t-elle. La patiente est ensuite dirigée vers une infirmière, qui la déleste de 5000 shillings supplémentaires en échange d'une bandelette de glycémie. Pris en flagrant délit de corruption, les deux soignants sont interpellés par la police. Sous le voile, se cachait en fait Sarah Opendi, ministre de la santé ougandaise. "J'avais reçu de nombreuses plaintes sur le personnel de l'hôpital qui extorque de l'argent aux patients", a-t-elle expliqué samedi, lors d'un point presse. Si de nombreux Ougandais, las de la corruption dans les hôpitaux publics, ont félicité la ministre pour son opération, certaines voix se sont élevées pour dénoncer la trop faible rémunération des travailleurs de la santé. Certaines catégories de soignants ne sont en effet payées que 60 euros par mois. [avec jeuneafrique.com et AFP]
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