Le ministre grec de la Santé lance une plateforme où les patients pourront déposer plainte contre les médecins à qui ils ont dû verser des dessous-de-table. Une pratique très répandue.
En Grèce, avant une opération ou une hospitalisation, de nombreux patients se sont résignés à remettre à leur médecin une enveloppe remplie d'argent. Une façon de s'assurer qu'ils seront bien soignés. Un “phénomène qui a toujours existé mais (qui) s’est amplifié pendant la crise économique”, pointe le ministre de la Santé, qui a décidé de s'attaquer à la corruption du corps médical. Selon une étude menée par l’École nationale de la santé publique, les dessous-de-table donnés aux médecins dans les secteurs public et privé ont augmenté de 300 millions d’euros depuis le début de la crise financière, entre 2009 et 2014. Le ministère va lancer une plate-forme internet pour permettre aux patients de dénoncer ces pratiques et de porter plainte contre leur médecin. Les plaintes seront instruites par un organisme de surveillance créé spécialement dans ce but. Afin d'instaurer “un autre style de système de santé, afin de convaincre les patients qu’ils peuvent recevoir des services avec dignité, sans devoir verser un centime supplémentaire aux médecins qui s’occupent d’eux”, le gouvernement a affiché sa fermeté : tolérance zéro pour la corruption. La semaine dernière, le Parlement grec a voté la mise en place d’une commission d’enquête sur des scandales de corruption dans le domaine de la santé qui se sont produits entre 1997 et 2014. Selon les calculs du gouvernement, un total de 85 milliards d’euros aurait été surfacturé durant près de vingt ans par des entreprises médicales aux hôpitaux publics grecs en matériels et services. [avec acteurspublics.com]
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