Québec : des soignants refusent de porter secours à un patient devant la porte de l'hôpital

01/09/2017 Par Fanny Napolier

Au Québec, un homme a fait un malaise à quelques mètres de l'entrée d'un hôpital. Les soignants ont d'abord refusé d'intervenir, craignant de ne pas être couverts par leur assurance en dehors des murs de l'établissement. Le patient est décédé quelques jours plus tard.

Les faits remontent au mois d'octobre 2015. Au petit matin, un homme ayant consommé de la cocaïne fait une crise devant les portes du centre hospitalier. A la demande de l'hôpital, des policiers interviennent et maitrisent l'homme. Au moment de le menotter, les agents constatent qu'il ne respire plus et qu'il a perdu connaissance. Ils appellent le personnel de l'hôpital pour porter secours au patient, en vain. Personne ne se manifeste. Lorsque la sœur du patient arrive sur les lieux, elle constate que son frère est étendu sur le sol et qu'un policier tente de le réanimer. "J’ai encore l’image de mon frère étendu à deux pieds de la porte de l’hôpital, avec personne pour le soigner, c’est surréaliste", a-t-elle confié, encore sous le choc. "Chaque minute comptait et personne n’est sorti. La policière disait qu'il fallait un médecin et il n’y en a pas un qui est sorti", a martelé la sœur du patient. Après quelques minutes, une infirmière se décide à intervenir et procède à un massage cardiaque. Le patient a finalement été maintenu en vie artificiellement pendant trois jours, avant que son décès soit constaté. Une enquête a établi que les soignants ont refusé d'intervenir, pensant qu'ils n'étaient pas couverts par leur assurance en dehors des murs de l'hôpital. Une croyance qui ne s'appuie sur "aucune directive et règle", a indiqué le responsable de l'enquête. Néanmoins, grâce à l'intervention de l'infirmière, l'enquête a estimé que le patient avait pu recevoir "les soins requis dans un délai relativement court". La famille du patient n'exclut pas d'engager des poursuites contre l'établissement. [Avec Journaldequebec.com]

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