Stocks d'injections létales bientôt périmés: les exécutions accélérées aux Etats-Unis

27/04/2017 Par Fanny Napolier
International

Dans l'état de l'Arkansas, aux Etats-Unis, les stocks de midazolam, utilisé pour les peines de mort, seront bientôt périmés. Le rythme des exécutions a donc été accéléré.

Ce lundi, deux détenus de l'Arkansas ont été exécutés à trois heures d'intervalle. Un autre a été tué la semaine dernière. En tout, l’Etat a prévu de tuer huit condamnés à mort en onze jours, pendant le mois d’avril. L'état de l'Arkansas n'avait pourtant procédé à aucune exécution depuis 12 ans. La raison de cet emballement ? Les stocks de midazolam qui servent aux injections létales seront périmés à la fin du mois. Mais cette stratégie pourrait ne pas fonctionner. En effet, quatre de ces exécutions ont été suspendues sur ordre du tribunal, car le travail a manqué de propreté. Les avocats de Jack Jones, exécuté ce lundi, ont en effet saisi les juridictions pour dénoncer les conditions de cette exécution. Les agents pénitentiaires ont d'abord, selon eux, échoué à poser un cathéter central au niveau du cou de Jones. Ils se sont alors rabattus sur la pose de deux voies veineuses périphériques sur les bras du détenu. Six à sept minutes après l'injection du premier produit, le fameux midazolam, censé plonger dans une profonde inconscience le prisonnier, Jack Jones "remuait ses lèvres et luttait pour respirer", ont-ils écrit dans leur recours. L'État a de son côté dénoncé des affirmations "complètement infondées" en assurant que la première exécution s'était déroulée dans les règles. Mais ce projet d'exécution à la chaîne a choqué. Il a été dénoncé par l'Union européenne, Amnesty International, Human Rights Watch ou encore par le maître du roman noir John Grisham, natif de l'Arkansas. Les opposants à la peine de mort affirment en outre qu'une double exécution ne pouvait qu'engendrer un stress dangereux pour les agents pénitentiaires chargés de l'acte, ceux-ci n’étant pas préparés. Ces exécutions surviennent dans un contexte de pénurie à venir de médicaments destinés à tuer les condamnés à mort. En effet, en mai dernier, le laboratoire Pzifer, fabricant du midazolam, a annoncé qu’il interdirait l’utilisation de ses médicaments, censés sauver des vies, pour ôter celle d’autres personnes, tout criminels soient-ils. [Avec Pourquoidocteur.fr]

Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?

Stéphanie Beaujouan

Stéphanie Beaujouan

Non

Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus

10 débatteurs en ligne10 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête Hôpital
Pourquoi le statut de PU-PH ne fait plus rêver les médecins
14/11/2024
9
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
0
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS, un "échec" à 1,5 milliard d'euros, calcule un syndicat de médecins dans un rapport à charge
27/11/2024
12
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
6