Stocks d'injections létales bientôt périmés: les exécutions accélérées aux Etats-Unis
Dans l'état de l'Arkansas, aux Etats-Unis, les stocks de midazolam, utilisé pour les peines de mort, seront bientôt périmés. Le rythme des exécutions a donc été accéléré.
Ce lundi, deux détenus de l'Arkansas ont été exécutés à trois heures d'intervalle. Un autre a été tué la semaine dernière. En tout, l’Etat a prévu de tuer huit condamnés à mort en onze jours, pendant le mois d’avril. L'état de l'Arkansas n'avait pourtant procédé à aucune exécution depuis 12 ans. La raison de cet emballement ? Les stocks de midazolam qui servent aux injections létales seront périmés à la fin du mois. Mais cette stratégie pourrait ne pas fonctionner. En effet, quatre de ces exécutions ont été suspendues sur ordre du tribunal, car le travail a manqué de propreté. Les avocats de Jack Jones, exécuté ce lundi, ont en effet saisi les juridictions pour dénoncer les conditions de cette exécution. Les agents pénitentiaires ont d'abord, selon eux, échoué à poser un cathéter central au niveau du cou de Jones. Ils se sont alors rabattus sur la pose de deux voies veineuses périphériques sur les bras du détenu. Six à sept minutes après l'injection du premier produit, le fameux midazolam, censé plonger dans une profonde inconscience le prisonnier, Jack Jones "remuait ses lèvres et luttait pour respirer", ont-ils écrit dans leur recours. L'État a de son côté dénoncé des affirmations "complètement infondées" en assurant que la première exécution s'était déroulée dans les règles. Mais ce projet d'exécution à la chaîne a choqué. Il a été dénoncé par l'Union européenne, Amnesty International, Human Rights Watch ou encore par le maître du roman noir John Grisham, natif de l'Arkansas. Les opposants à la peine de mort affirment en outre qu'une double exécution ne pouvait qu'engendrer un stress dangereux pour les agents pénitentiaires chargés de l'acte, ceux-ci n’étant pas préparés. Ces exécutions surviennent dans un contexte de pénurie à venir de médicaments destinés à tuer les condamnés à mort. En effet, en mai dernier, le laboratoire Pzifer, fabricant du midazolam, a annoncé qu’il interdirait l’utilisation de ses médicaments, censés sauver des vies, pour ôter celle d’autres personnes, tout criminels soient-ils. [Avec Pourquoidocteur.fr]
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