A Los Angeles, une Américaine de 63 ans affirme que le talc commercialisé par la firme américaine lui avait causé un cancer des ovaires. La justice vient de lui donner raison. Le groupe, qui fait face à 4 800 procès, a été reconnu coupable à 5 occasions.
Le 11 août dernier, un tribunal de Los Angeles a condamné le groupe pharmaceutique américain Johnson & Johnson (J&J) à 417 millions de dollars de dommages-intérêts. La plaignante, Eva Echeverria, 63 ans, affirme qu'un talc vendu par le groupe pharmaceutique lui a causé un cancer des ovaires. Le "New York Times" souligne que des milliers d'autres femmes ont lancé des procédures judiciaires similaires. Lundi 11 août, le jury de ce tribunal de Los Angeles a considéré que J&J n'avait pas informé Eva Echeverria des risques liés au talc lorsqu'elle avait commencé à l'utiliser à l'âge de onze ans. Son cancer des ovaires avait été détecté en 2007. Son avocat, Mark Robinson, a expliqué au cours du procès qu'elle ignorait alors que certaines études liaient ce talc au cancer. Trop affaiblie pour assister à l'audience, Eva Echeverria a témoigné via une vidéo. Elle recevra 70 millions de dollars en dommages compensatoires et 347 millions en dommages punitifs. C'est un record, qui illustre la teneur que commence à prendre ce scandale sanitaire. Ces derniers mois, d'autres procès similaires se sont tenus aux Etats-Unis. Au mois de mai par exemple, une autre plaignante a reçu 110 millions de dollars de dommages et intérêts en Virginie. Un an plus tôt, un tribunal du Missouri a accordé 72 millions de dollars à une victime. Mais elle est décédée de son cancer avant le verdict. D'autres, dans le New Jersey ou à Saint-Louis, ont eu moins de chance et ont vu leurs demandes rejetées, rapporte le "New York Times". Toutes ces femmes, souligne le quotidien, ont pour point commun d'avoir utilisé ce talc pour bébé sur leurs cuisses afin d'éviter les frottements par exemple, ou pour leur hygiène intime. Au total, J&J fait face à quelque 4.800 procès dans cette affaire et a été reconnu jusqu'ici coupable à cinq occasions, y compris le verdict de lundi. Soit un total de 720 millions de dollars d'amendes. Mais l'entreprise n'en démord pas. Elle fera appel, et affirme se "baser sur la science pour affirmer que le talc Baby Powder de Johnson & Johnson est sûr". Le groupe s'appuie notamment sur une étude du National Cancer Institute selon laquelle "les preuves ne soutiennent pas une corrélation entre une exposition de la région du périnée au talc et un risque accru du cancer des ovaires". En 2006 pourtant, The International Agency for Research on Cancer a classé le talc comme potentiel cancérigène lorsqu'il était utilisé près des parties génitales des femmes. Mais depuis, dix années se sont écoulées et les autorités fédérales américaines n'ont ni alerté la population, ni entériné de mesures de retraits des marchés... [Avec nouvelobs.com]
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