Un médecin va tenter d'identifier des anomalies neurologiques chez Stephen Paddock, le tireur qui s'est donné la mort après avoir tué 58 personnes depuis le 32e étage d'un hôtel de la ville. Les restes de son cerveau seront disséqués et analysés.
Plus d'un mois après la tuerie de Las Vegas, les enquêteurs ont décidé de faire appel à un laboratoire de recherche en neuropathologie pour faire analyser le cerveau de Stephen Paddock. Les travaux seront conduits par le docteur Hannes Vogel, directeur du service au centre médical de l'Université de Sanford, indique Le Figaro. Les restes du cerveau du criminel seront disséqués et analysés pour déceler d'éventuelles anomalies qui pourraient trahir un désordre neurologique chez lui. Le docteur Hannes Vogel commencera par rechercher d'éventuelles excroissances, comme des malformations ou des tumeurs, indique le New York Times. Puis il examinera les structures internes de l'organe. Le cerveau sera découpé verticalement, la lame perpendiculaire à l'axe des deux oreilles. Plusieurs segments de l'épaisseur d'une feuille de papier seront découpés pour étudier les cellules des tissus. Les recherches risquent d'être toutefois compliquées parce que le cerveau de Stephen Paddock a été endommagé par la balle qu'il s'est tiré dans la tête pour se suicider. D'autant que ce type d'analyse sur des cerveaux de criminels n'a jamais donné de résultat probant. "La corrélation est très difficile à établir entre ce qui serait structurellement présent, et un comportement particulier", estime le docteur Jan E. Leestma, auteur de "Forensic Neuropathology". Dans son ouvrage, Jan E. Leestma cite le cas d'un meurtrier qui, en 1966, avait assassiné 45 personnes depuis le toit d'un bâtiment de l'Université du Texas à Austin. L'autopsie avait mis à jour une masse à l'arrière du cerveau, mais le docteur n'avait pas documenté correctement ses conclusions. Par la suite, un comité d'expert n'avait pas pu déterminer si ce tissu qui s'apparentait à une tumeur provenait bien du cerveau du meurtrier, ou de celui de quelqu'un d'autre... Et quand bien même cette tumeur aurait bien été la sienne, le rôle qu'elle aurait pu jouer dans le passage à l'acte n'a jamais été déterminé. Une observation partagée par le docteur Vogel : cette tumeur supposée "était une excuse bien pratique pour expliquer le fait qu'il était sorti dehors pour tuer des gens", explique-t-il. "Je ne pense pas avoir déjà entendu parler de quelqu'un qui se soit livré à un homicide de masse parce qu'il avait une tumeur au cerveau." En ce qui concerne le tireur de Las Vegas, certains évoquent l'hypothèse d'une dégénérescence lobaire fronto-temporale, qui touche certaines parties du cerveau responsables de "fonctions exécutives", comme la prise de décision ou les interactions sociales. Mais pour le Dr Vogel, le degré de préparation de la tuerie rend cette hypothèse "plutôt improbable". [Avec lefigaro.fr]
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