Mobiliser des psychiatres pour lutter contre le terrorisme. C'est l'idée avancée par le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, au lendemain des attentats de Barcelone.
Le gouvernement français pourrait mobiliser les hôpitaux psychiatriques et les psychiatres libéraux dans la lutte contre le terrorisme. "On a en fait deux types d'attaques aujourd'hui, a résumé Gérard Collomb au lendemain des attentats de Barcelone. Vous avez à la fois des attaques planifiées comme celle qui vient de se produire en Espagne, et puis vous avez des gens qui se radicalisent brutalement avec souvent des profils psychologiques extrêmement troublés." "Donc nous sommes en train de travailler avec ma collègue ministre de la Santé pour essayer de repérer l'ensemble de ces profils qui demain peuvent passer à l'acte", a indiqué le ministre. Le ministre envisage "des protocoles où, lorsqu’un certain nombre de gens ont des délires autour de la radicalisation islamique, (on pourrait) avoir un échange avec celles et ceux qui les côtoient", a précisé Gérard Collomb. Dans son dernier bulletin mensuel, le Conseil de l'Ordre des médecins s'est justement penché sur la question du soupçon de radicalisation des patients.
Déontologie : un médecin doit-il pouvoir déroger au secret médical s’il soupçonne un cas de #radicalisation ? https://t.co/ZnrHaeiIBd pic.twitter.com/6TBOrP4K2n
— Ordre des Médecins (@ordre_medecins) 2 août 2017
Des voix s'élèvent déjà contre ce projet gouvernemental Sur Twitter, Jean-Marc Lafon, observateur des mouvements terroristes, souligne : "Il y a deux fantasmes extrêmement dangereux. Le premier : la détection avancée des criminels, éventuellement même au stade fœtal. Le second : utiliser l'internement psychiatrique là où le droit commun ne permet pas une garde à vue ou une détention préventive. Et tout ça dans le cadre d'une politique chapeau, nouvelle poudre de perlimpinpin charlatane : la psychiatrisation du terrorisme. Double effet Kiss Cool à une telle démarche : altération du droit commun en employant de façon extensive l'exception d'urgence médicale et altération de la perception des réalités car le terrorisme n'est pas une maladie mentale même si les deux peuvent se côtoyer." [Avec Lefigaro.fr et Bfmtv.com]
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