“Une décision historique.” C’est en ces termes que le patron de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a salué l’annonce des Etats-Unis concernant les brevets des vaccins anti-Covid. Washington a en effet annoncé mercredi 5 mai être favorable à leur levée. Et ce, alors que les pays pauvres manquent cruellement de doses, notamment l’Inde, durement frappée.
I commend us for this historic decision for #VaccinEquity, prioritizing the well-being of all people everywhere at a critical time. Now let's all move together swiftly, in solidarity, building on the ingenuity & commitment of scientists who produced life-saving #COVID19 vaccines.
— Tedros Adhanom Ghebreyesus (@DrTedros) May 5, 2021
“Il s’agit d’une crise sanitaire mondiale, et les circonstances extraordinaires de la pandémie du Covid-19 appellent à des mesures extraordinaires”, a ainsi affirmé la représentante américaine au Commerce, Katherine Tai, soulignant l’urgence de la situation.
These extraordinary times and circumstances of call for extraordinary measures.
— Ambassador Katherine Tai (@AmbassadorTai) May 5, 2021
The US supports the waiver of IP protections on COVID-19 vaccines to help end the pandemic and we’ll actively participate in @WTO negotiations to make that happen. pic.twitter.com/96ERlboZS8
Une position partagée par l’UE ?
L’UE, jusqu’alors peu favorable, s’est elle dit “prête à discuter” de la proposition américaine pour lever les protections de propriété intellectuelle sur les vaccins contre le Covid, en vue d’en accélérer la...
production et la distribution. “L’UE est prête à discuter de toute proposition qui s’attaquerait à la crise de façon efficace et pragmatique, a ainsi assuré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Nous sommes prêts à discuter de la façon dont la proposition américaine peut permettre d’atteindre cet objectif.”
Pour autant, “dans l’immédiat”, la présidente de la Commission européenne appelle surtout “tous les producteurs de vaccins à autoriser l’exportation et à éviter toutes les restrictions susceptibles de perturber les chaînes d’approvisionnement” pharmaceutiques. Une pique au Royaume-Uni qui n’a exporté aucune dose fabriquée sur son sol, et aux Etats-Unis, où une décision présidentielle bloque l’exportation des vaccins et restreint celle des composants vaccinaux. Ursula Von der Leyen a, à l’inverse, souligné que “l’UE exporte vers plus de 90 pays”.
In the short run, however, we call upon all vaccine producing countries to allow export immediately and to avoid measures that disrupt the supply chains.
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) May 6, 2021
En France, Emmanuel Macron s'est dit ce jeudi 6 mai "tout à fait favorable à ce que la propriété intellectuelle soit levée" sur les vaccins. "Oui nous devons évidemment faire de ce vaccin un bien public mondial", a déclaré le chef de l'Etat, tout en soulignant que la priorité à court terme était "le don de doses" et "de produire en partenariat avec les pays les plus pauvres".
Les labos globalement opposés
Pour l’heure, les brevets sont détenus essentiellement par des laboratoires américains, globalement opposés à leur levée. Cela les priverait, selon eux, d’une manne financière pour des innovations coûteuses. Sollicités par l’AFP, Johnson & Johnson, Pfizer et Moderna, n’ont pas directement réagi à l’annonce américaine.
Mais la Fédération internationale de l’industrie pharmaceutique (IFPMA) a jugé “décevante cette annonce”, arguant que s’ils sont “totalement en phase avec l’objectif que les vaccins anti-Covid 19 soient rapidement et équitablement partagés dans le monde (...) une suspension est la réponse simple mais fausse à un problème complexe”.
[Avec AFP]
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