"Ne découragez pas le médecin généraliste d’exercer son métier" : la supplique de MG France aux parlementaires
“Rien n’a été fait pour améliorer l’attractivité de ce métier”, déplore le syndicat MG France dans une lettre ouverte adressée aux parlementaires, ce mercredi 27 octobre. L’organisation rappelle que, “depuis plus de 10 ans, [elle] alerte les pouvoirs publics et souligne les conséquences sur l’accès aux soins de la crise démographique qui touche la médecine générale”.
“Comment reprocher aux jeunes médecins de ne pas choisir la spécialité médicale qui effectue le plus d’heures de travail et qui est la moins bien rémunérée ? Comment reprocher à de nombreux médecins d’abandonner le statut libéral pour un statut salarié à 35 h, que vous-mêmes leur proposez parfois, faute d’attirer les libéraux dans des maisons médicales dont l’architecture a été décidée sans qu’ils ne se soient manifestés ?”, s’insurge l’organisation.
“Comment avoir envie de s’orienter vers la seule spécialité médicale que beaucoup d’élus souhaitent contraindre (propositions de lois instaurant une coercition à l’installation) ? Croyez-vous que le généraliste acceptera facilement de voir son rôle cantonné à la rédaction d’interminables certificats, son activité consacrée au suivi complexe de patients poly-pathologiques ou aux consultations la nuit ou les jours fériés, avec un modèle économique où la prise en charge est au même tarif quelle que soit la complexité et la durée du soin ?”, poursuit-elle.
Le syndicat déplore que, dans ce contexte de difficultés d’accès aux soins sur le territoire, les parlementaires imaginent que le “rôle de médecin généraliste traitant peut-être tenu par un infirmier, un pharmacien ou un kinésithérapeute”, “faute d’avoir suffisamment de bras. Et que “pour cela, vous proposez, quand ce n’est pas le ministère lui-même, un catalogue d’amendements présentés comme des solutions palliatives”. Visés notamment, sans être cités expressément, les amendements au PLFSS pour 2022 facilitant l’accès aux kinésithérapeutes et orthoptistes sans ordonnance, l’ouverture de la primo-prescription aux IPA à titre expérimental…
Pour MG France, “bien sûr, un vaccin peut être administré par un pharmacien, bien sûr un traitement peut être surveillé par un infirmier et une lombalgie prise en charge par un kinésithérapeute. Mais cela suppose que le diagnostic soit fait, ce qui est le rôle essentiel du médecin. Un symptôme en apparence banal comme une douleur lombaire peut être le signe d’une maladie grave. Ce diagnostic est suivi d’une orientation thérapeutique et d’un parcours de soins. Chaque professionnel de santé trouve ainsi sa place dans ce parcours initié et coordonné par le médecin traitant”.
L’organisation demande donc aux parlementaires “de repousser les amendements qui désorganisent nos missions et vont à l’encontre d’un parcours de soins coordonné entre tous les professionnels de santé”. Prônant ainsi un “système de santé organisé, efficace et cohérent”. “Ne découragez pas le médecin généraliste d’exercer son métier”, conclut la lettre ouverte.
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