Le sujet est “polémique” et mérite qu’on “en parle”, a assuré la Dre Agnès Giannotti, présidente de MG France, ce mercredi 22 novembre, au sujet de la campagne de contrôles des arrêts maladie. À l’occasion d’une conférence de presse, le syndicat a souhaité rappeler son opposition à cette initiative de l’Assurance maladie qui a pour objectif, selon lui, “de mettre la pression sur les médecins qui prescrivent trop d’arrêt de travail” sur la base d’une “commande politique” de Bercy.
“Ce n'est pas un diagnostic médical mais un diagnostic financier, a martelé la Dre Giannotti. Ça a eu un impact direct sur la profession, c’est ce qui a été souhaité. Mais aussi et surtout sur les médecins qui l’ont ressenti de manière très violente”. À ce jour, il y aurait environ 300 généralistes visés par une procédure de mise sous accord préalable, estime MG France.
Très sollicité, le syndicat constate aujourd’hui que le profil des médecins ciblés par la Cnam depuis juin n’est “pas du tout le même que d’habitude”, a complété le Dr Jean-Christophe Nogrette, secrétaire général adjoint. “On avait l’habitude de défendre des gens qui étaient ‘véritablement abusifs’ dans leurs prescriptions, avec des volumes tout à fait anormaux. Mais là, on s’est très vite aperçu qu’on avait à défendre des gens qui travaillaient normalement”, a-t-il poursuivi. “C’est pour ça qu’on a réagi aussi fortement.”
Pointant du doigt la méthodologie employée par la Caisse, reposant notamment sur une “comparaison brute”, MG France a démontré, relevés à l’appui, qu’il était simple de pointer des “anomalies statistiques”, aboutissant à des “injustices flagrantes.” “On finit par voir des médecins consciencieux qui sont ciblés, cela occasionne de gros dégâts statistiques (...) L’Assurance maladie fait le pari du management toxique par la pression. Les chiffres nationaux vont baisser par la peur. Les malades qui ont besoin d’arrêt maladie vont être les victimes, ce sont eux qui vont en subir les conséquences”, insiste encore le syndicat.
Enfin, les Drs Gianotti et Nogrette ont fait savoir que les relevés individuels d’activité et de prescription ont été faits sur la base des chiffres de 2022, “où l’impact du Covid était encore notable”, a précisé la présidente du syndicat. Depuis, les premiers chiffres de 2023 montrent une baisse des prescriptions mais rien ne permet, selon elle, d’affirmer que cela est lié à la campagne de la Cnam. “L’effet Covid s’est estompé, il y a eu moins d’arrêts aussi de ce fait-là. Nous, médecins généralistes, n’avons pas changé notre manière de faire.”
Tous deux regrettent enfin que le Cnam n’ait pas consulté les syndicats “dès le début”. “On accompagnera tous ceux qui en ont besoin en justice si besoin”, ont-ils affirmé.
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