Interviewé par Les Echos, le directeur général de la CNAM, Nicolas Revel, a garanti que le DMP sera généralisé à l'automne prochain à tous les départements et à tous les assurés sociaux. La caisse nationale veut aller "très vite" et se fixe un objectif de "plusieurs dizaines de millions de DMP" ouverts avec des données abondantes et fréquemment actualisées" d'ici quatre à cinq ans.
Dans la série des promesses et engagements non tenus liés au DMP, dossier médical partagé ou personnel issu de la loi de réforme de l'assurance maladie de 2004, les médecins croiront-ils celle que vient de faire, dans les Echos, le directeur général de la CNAM, Nicolas Revel ? Après des années de changements technologiques et stratégiques coûteux et inutiles, d'expérimentations stériles et inopérantes (estimés par la Cour des comptes à près de 500 millions d'euros), la CNAM s'est vu confier en 2016, par Marisol Touraine, le dossier de la montée en charge du DMP, initialement entre les mains de l'ASIP Santé. Depuis cette date, la caisse nationale a mis les bouchées doubles au point que son directeur général, interrogé par Les Echos, annonce ce jeudi, l'avènement du dossier pour tous, àl'automne prochain. "Quand l'Assurance-maladie a repris la gestion du DMP, en 2016, il n'y avait, dix ans après son lancement, que 600.000 dossiers en stock. Dans seulement neuf caisses primaires pilotes, nous en avons ouvert 400.000 nouveaux en un an, et avons ainsi franchi le cap du million. L'objectif est d'aller très vite et d'ouvrir, d'ici quatre ou cinq ans, plusieurs dizaines de millions de DMP avec des données abondantes et fréquemment actualisées", a-t-il expliqué. Le DMP nouveau sera différent des modèles expérimentés, trop compliqués et chronophages pour que les médecins ou même les patients s'en emparent. "Dans l'ancienne version du DMP, il fallait qu'un médecin prenne quelques minutes pour ouvrir le dossier de son patient. C'était un goulot d'étranglement rédhibitoire", convient Nicolas Revel. Désormais, d'ici la fin de l'année, les dossiers pourront être créés en ligne, directement. Les patients pourront également les créer dans les accueils des Caisses primaires d'assurance-maladie, ou dans n'importe quelle pharmacie. La convention des pharmaciens conclue cet été prévoit ainsi une rémunération de 1 euro par dossier ouvert. Le directeur fera la même proposition aux infirmiers pour les patients en perte d'autonomie Et pour qu'il soit actif et rempli, la caisse nationale explique que dès son ouverture, ce DMP sera alimenté d'emblée "avec deux années de consommation de soins : les médicaments remboursés, les médecins consultés, le recours aux autres professions de soins, les examens réalisés... La loi prévoit aussi que les établissements de santé transfèrent les comptes rendus d'hospitalisation. Les médecins généralistes sont incités financièrement à remplir des volets de synthèse médicaux qui ont vocation à alimenter le DMP, de même que les résultats d'analyse transmis par les laboratoires de biologie", explique Nicolas Revel. Le DMP sera facile d'accès pour les patients, s'engage-t-il également, à partir d'une application mobile iOS et Android actuellement en phase de test dans 9 départements pilote. "Elle sera accessible à tous dès cet automne et permettra à chacun d'alimenter son dossier avec ses données, comme pour signaler une allergie, ou pour intégrer la photographie d'une ordonnance ou d'une analyse de biologie..." Car à la fin, le patient doit rester maître de son DMP, précise Nicolas Revel, après les années de polémiques sur le droit au masquage et au masquage du masquage. "Le patient pourra masquer certaines informations ou s'opposer à ce qu'un professionnel puisse consulter son dossier - sauf bien sûr quand il s'agit de son médecin traitant", explique le directeur. L'alimentation du DMP ne sera pas rémunérée, "car elle doit devenir un élément normal de la pratique professionnelle", précise-t-il encore. [Avec lesechos.fr]
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