L'Assemblée nationale a adopté par 63 voix contre 3 l'article du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2018 portant de 3 à 11 le nombre de vaccins obligatoires pour les enfants qui naîtront à partir du 1er janvier.
Ces onze vaccins - coqueluche, rougeole-oreillons-rubéole, hépatite B, bactérie Haemophilus influenzae (source de méningites), pneumocoque, méningocoque C, en plus de la diphtérie, du tétanos et la poliomyélite - seront obligatoires pour les enfants de moins de deux ans, et indispensables pour l'admission en collectivité (crèche, école). Les parents récalcitrants ne seront toutefois pas sanctionnés. Sous les applaudissements de la majorité, la disposition a été adoptée en première lecture par 63 voix pour, et 3 contre (dont deux élus LREM). Neuf députés se sont abstenus, à la gauche de la gauche. "J'ai voulu attendre moi aussi et j'ai perdu un enfant" En point d'orgue des débats, la députée Michèle Peyron (La République en marche) a lâché: "Il y a trente ans, j'ai voulu attendre moi aussi et j'ai perdu un enfant", non vacciné. Son intervention a suscité de l'émotion sur tous les bancs, entraînant une suspension de séance durant quelques minutes. Auparavant, Agnès Buzyn avait défendu la vaccination, "médicament qui a sauvé le plus de vies au monde". "La concertation a eu lieu" en 2016 sous l'égide du précédent gouvernement et "il est temps d'agir", a lancé la ministre assurant une nouvelle fois que les adjuvants aluminiques des vaccins "ne présentent aucun danger". "Tous ceux qui prônent la liberté vaccinale jouent le passager clandestin" en profitant de la vaccination des autres, a-t-elle pointé alors que les anti-vaccins ont "assailli" de courriels les députés depuis juillet. Une évaluation réalisée chaque année Droite, socialistes et Constructifs ont soutenu l'extension de l'obligation vaccinale, certains insistant cependant sur la nécessité de l'accompagner par de la pédagogie face à la défiance. Pour leur part, communistes et les Insoumis, "défenseurs de la vaccination" en général, se sont interrogés notamment sur une "précipitation" du gouvernement à légiférer en la matière. Ils ont aussi prôné un "pôle public de production des vaccins", au lieu des laboratoires pharmaceutiques privés. Les vaccins obligatoires seront pris en charge à 65% par l'Assurance maladie et à 35% par les assurances complémentaires (sauf le ROR pris en charge à 100% par l'Assurance maladie). En vertu d'un amendement du rapporteur, une évaluation sera réalisée chaque année. [avec AFP]
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