Après plusieurs mois d’interruption, notamment pour cause d’élections URPS, les négociations ont repris entre les syndicats et l’Assurance maladie concernant l’avenant 9. Si ces derniers attendent une rallonge budgétaire à ce qui avait été proposé par Thomas Fatôme, le Dr Philippe Vermesch, président du syndicat des médecins libéraux, a fait part, au cours d’une conférence de presse ce jeudi 1er juillet, de son incompréhension face à la décision du Gouvernement de prolonger la convention actuelle jusqu’à 2023.
“Nous attendons des avancées concrètes et lisibles”, a affirmé le Dr Vermesch. “Je regrette que le Gouvernement et la caisse ne nous aient pas suivis sur la renégociation de la convention. On voit que les médecins ne se retrouvent pas dans la convention”, a poursuivi le stomatologue.
Le SML a ainsi affirmé qu’il attendait plusieurs avancées “incontournables”, “qui ne peuvent pas attendre la convention de 2023”, a fermement insisté le président du syndicat. Philippe Vermesch a rappelé que le SML demande notamment l’instauration d’une MRT de 15 euros pour tous les médecins sur les prises en charge de patients en moins de 48 heures, à la demande d’un médecin traitant ou de la régulation. Le syndicat souhaite aussi que la visite soit augmentée à 70 euros pour tous les patients en ALD de plus de 75 ans, ainsi qu’une majoration de 10 euros du déplacement. Philippe Vermesch a d’ailleurs particulièrement insisté sur l'utilité de la consultation téléphonique, en particulier pour les patients âgés.
Pour le SML, il est aussi nécessaire que l’avis ponctuel de consultant (APC) soit porté à 60 euros dans le cadre d’un parcours de soin, en levant la clause de restriction de quatre mois empêchant un praticien de revoir son patient. “Il n’est tout simplement pas logique d’imposer cette deadline”, a tranché le président du syndicat. Enfin, Philippe Vermesch a rappelé que le J et le K sur les actes techniques devaient progresser d’au moins 3% pour les praticiens des plateaux techniques lourds et que la prise en charge globale des patients en situation de handicap devait être revue.
Au total, le syndicat a estimé à deux milliards d’euros l’investissement à faire “en urgence” pour la médecine de ville. “Par rapport à l’hôpital c’est bien inférieur. Mais c’est une enveloppe que nous trouvons nécessaire”, a expliqué Philippe Vermesch, qui n’a pas manqué de rappeler que les 600 millions prévus par la Cnam étaient trop loin de la réalité.
Profitant de la conférence de presse, le Dr Vermersch a également annoncé que l’arrêté de représentativité des syndicats, établi suite aux élections URPS, serait attaqué par le SML devant le conseil d’Etat. S’estimant “pleinement légitime pour représenter tous les médecins libéraux”, le président du SML regrette que le Gouvernement ait choisi de limiter sa représentativité au seul collège des médecins spécialistes. Selon le critère électoral, il manquait, en effet, au syndicat 70 voix pour pouvoir représenter les deux collèges. Selon l’article 123 de la loi HPST, d’autres critères permettent au syndicat de pouvoir devenir représentatif : effectifs, indépendance, cotisations, expériences, audience électorale et ancienneté du syndicat. “Il s’agit d’un abus de pouvoir”, s’est donc agacé Philippe Vermersch. “Le SML est vaillant. Nous serons toujours là pour défendre les généralistes”, a toutefois promis Philippe Vermesch. En attendant, afin de marquer la désapprobation du syndicat, il a annoncé que le SML suspendait sa participation aux instances conventionnelles paritaires locales.
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