C’est la rentrée ! En cette période de douceur hivernale et alors que les indicateurs de croissance sont au vert, les syndicats médicaux vont devoir se pencher sur la télémédecine – que tous plébiscitent – et surtout négocier avec la Cnam les conditions de son usage dans la pratique des médecins libéraux.
Il y aura là un test pour Agnès Buzyn, dont la cote de popularité installée dans les sommets depuis son accession Avenue de Ségur a fait d’elle une star parmi les médecins (et la reine applaudie de la cérémonie des voeux du Conseil de l’Ordre des médecins). Épreuve de vérité, en effet, car il s’agira alors pour la ministre de parler de gros sous. C’est à elle qu’il reviendra, in fine, d’approuver ou non l’issue des négociations conventionnelles qui vont démarrer cette semaine à la Cnam, et se concluront traditionnellement par un avenant tarifaire. Et là, les syndicats se montrent gourmands. Car il faudra honorer et le médecin traitant qui sollicite un avis spécialisé d’une part, et ledit spécialiste d’autre part, de qui est attendu un avis circonstancié dans une situation médicale complexe. Deuxième axe : l’équipement sécurisé indispensable à cette médecine à distance – quid des zones grises non desservies par internet ? – et la formation des praticiens qui l’utiliseront. Qui paiera, et combien, dans un contexte d’enveloppe contrainte ? Les solutions cassantes et sans discussion possible imposées par Marisol Touraine aux médecins libéraux sont toutes dans les mémoires. Gageons que le contraste avec le quinquennat précédent, qui marque jusqu’ici la gouvernance Buzyn, prémunira les praticiens d’un tel bégaiement de l’histoire
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