"Aujourd'hui ton violeur, demain ton docteur" : colère après la réintégration au CHU de Limoges d'un externe condamné
Placardée sur les murs de la faculté de médecine de Limoges, une affiche dénonce la réintégration en stage de l'ex-étudiant en médecine de Tours récemment condamné pour agressions sexuelles.
Alors que le monde hospitalier est à nouveau secoué par le mouvement #MeToo, la réintégration au CHU de Limoges d'un externe condamné pour agressions sexuelles ne passe pas. Dans la nuit de mercredi à jeudi, des affiches ont été placardées sur les murs de la faculté de médecine : "Aujourd'hui ton violeur, demain ton docteur", est-il écrit. Ce même message avait été retrouvé sur les murs de la faculté de médecine de Tours, en avril 2022. Il était alors revendiqué par une association féministe, qui dénonçait l'impunité dont bénéficiait un externe en médecine, accusé de viols et d'agressions sexuelles lors de soirées étudiantes quelques années plus tôt.
Ce même étudiant, aujourd'hui en 6e année à Limoges, a été condamné en mars dernier par le tribunal correctionnel de Tours à cinq ans de prison avec sursis pour deux agressions sexuelles. Une condamnation dont le parquet a fait appel. Dans la foulée, la directrice du CHU avait suspendu le carabin de 26 ans de son stage en oncologie, dans l'attente d'un conseil de discipline. Mais le 15 avril, le tribunal administratif a suspendu cette décision et ordonné sa réintégration, suscitant l'incompréhension et la colère de nombreux étudiants sur les réseaux sociaux.
En réaction, le député de la Haute-Vienne, Damien Maudet (Union populaire), annonce qu'il va solliciter l'Université afin de demander pourquoi le conseil de discipline n'a pas encore été programmé, ainsi que l'Ordre des médecins "pour comprendre comment cette situation peut se produire".
Dénonçant le "silence complice" de l'Université de Limoges, l'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) a réclamé dans un communiqué, ce vendredi 26 avril, "l'ouverture immédiate d'une commission disciplinaire". "Malgré les cris d'alarmes et les demandes de justice, les institutions académiques demeurent muettes" et laissent les violences sexistes et sexuelles "prospérer dans l'ombre", déplorent les étudiants.
[avec France Bleu]
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