Indépendance des facultés de médecine : quels sont les bons et les mauvais élèves ?

Pour la deuxième fois depuis 2018, l’association Formindep a dévoilé son classement des facultés de médecine en matière d’indépendance. Cette nouvelle édition fait suite à la mise en place d’une charte éthique et déontologique par la Conférence nationale des doyens de médecine de France, datant de novembre 2017.  

Ce classement se base sur plusieurs indicateurs parmi lesquels l’adoption par la faculté de la charte, la diffusion de cette dernière, la mise en place d’une commission de déontologie, d’un référent à l’intégrité scientifique, le calcul du cumul d’activités ou encore sur la transparence des financements. Des points sont attribués par Formindep à chaque critère respecté, donnant ainsi une note sur 34.  

Cette année, seule la faculté de Lyon-Est, première du classement, parvient à obtenir plus que la moyenne en décrochant 18/34. Les dix autres facultés suivantes ont entre 10 et 14/34, “ce qui correspond globalement aux scores du classement 2018”, indique Formindep... 

Voici le classement :  

1. Lyon Est : 18 points 
2. Tours : 14 points 
3. Montpellier : 13 points 
4. Lille 2 : 12 points 
5. Saint-Etienne : 11 points 
6. Nantes : 11 points 
7. Brest : 10 points 
8. Clermont-Ferrand : 10 points 
9. Nancy : 10 points 
10. Nice : 10 points 
11. Paris USVQ : 10 points 
12. Caen : 9 points 
13. Reims : 9 points 
14. Rennes : 9 points 
15. Rennes : 9 points 
16. Amiens : 8 points 
17. Limoges : 8 points 
18. Université de Paris : 8 points 
19. Rouen : 8 points 
20. Strasbourg : 8 points 
21. Bordeaux : 7 points 
22. Dijon : 7 points 
23. Paris Saclay : 7 points 
24. Toulouse : 7 points 
25. Poitiers : 7 points  

26. Grenoble : 6 points 
27. Paris 12 : 6 points 
28. Marseille : 5 points 
29. Paris 13 Bobigny : 4 points 
30. Besançon : 2 points 
31. La Réunion : 2 points 
 
Ne sont pas classées par faute de données incomplètes : les facultés d’Angers, de la Guadeloupe, de Lille Catho, de Lyon Sud et de Paris 6 Sorbonne. Le classement en détail par critères est consultable en ligne.  

Ce qui pêche  

L’association pointe notamment du doigt l’absence de...

mise en place de six critères essentiels dans une grande majorité des facultés : la diffusion de la charte, les déclarations publiques d’intérêt des instances de gouvernance d’une part, et des enseignants d’autre part, la transparence des financements, la promotion de la charte dans les autres lieux de formation, la rédaction d’une politique de sanction en cas de manquement et l’enseignement pour le 3e cycle hors médecine générale.  

Mais ce n’est pas tout : l’instauration de cours en premier cycle portant sur les stratégies d’influences des firmes pharmaceutiques et de produits de santé et les conflits d’intérêts recule également dans les facultés de médecine de France. Enfin, Formindep relève une baisse, comparé à 2018, de la diffusion de la charte auprès des enseignants et des étudiants pour en promouvoir les valeurs.  

Le positif :  

Bien que le classement n’ait que très peu évolué depuis sa dernière publication en 2018, l’association se satisfait toutefois qu’une commission de déontologie ait été créée dans la grande majorité des facultés. Plus précisément, un tiers des facultés a intégré le référent à l’intégrité scientifique et un représentant étudiant, comme prévu par la charte. Autre point de satisfaction : un référent à l’intégrité scientifique a été désigné dans la majorité des facultés. La liste est disponible sur le site de la Conférence des doyens.  

Formindep distribue ses bons points 
Quatre facultés sont mises à l’honneur par l’association pour ses initiatives. Ainsi, Tours met par exemple en ligne tous les comptes-rendus des séances de la commission de déontologie. Lyon Est, elle, ne reçoit pas de financements de la part d’industriels. La faculté de médecine de Caen travaille de manière rapprochée avec son CHU et celle de Brest a rédigé une “charte pour les maîtres de stage universitaire en médecine générale” incluant des mesures en lien avec l’indépendance.