Santé mentale : les étudiants en médecine lancent une nouvelle enquête nationale
L'Anemf, l'Isni et l'Isnar-IMG ont lancé sur les réseaux sociaux une enquête sur la santé mentale des étudiants en médecine. Réalisée avec l'Inserm, elle vise à faire un état des lieux de l'état de santé psychique des carabins. C'est "une occasion de peser auprès des pouvoirs publics et de défendre nos droits", écrivent les trois organisations.
"Exprime-toi, ta voix compte !" L'Anemf, l'Isni et l'Isnar-IMG* lancent un appel aux étudiants en médecine. Jeudi 13 mai, les trois organisations étudiantes ont annoncé, sur Instagram, débuter une nouvelle enquête nationale sur la santé mentale des étudiants. Envoyé par mail aux carabins – de la deuxième année à la fin de l'internat -, ce questionnaire est réalisé avec l'Inserm.
"Tous les étudiants en médecine sont concernés", insiste François Vilain, chargé de mission risques psychosociaux à l'Isnar-IMG. Avec cette enquête, "l’idée est d'avoir des données sur la santé mentale, mais aussi d'établir les liens de corrélation entre les troubles qui peuvent être dépistés et d'autres éléments comme le temps de travail, le harcèlement sexuel et moral…". Mais aussi, de pouvoir comparer "les données des étudiants en médecine avec ceux de la population générale française", poursuit-il.
Ce n'est pas la première fois que ces organisations sondent les futurs médecins. En 2017 et 2021 déjà, elles ont mené des enquêtes sur la santé mentale de ces derniers. Il y a trois ans, 75% des étudiants interrogés montraient des symptômes d’anxiété pathologique, 39% des symptômes de dépression et 19% des pensées suicidaires (sur les 7 derniers jours précédant leur réponse au questionnaire). "La santé mentale des étudiants en médecine et des internes s’est dégradée", affirmaient alors les auteurs de l'étude. Et "la crise sanitaire ne saurait être la seule explication à une telle dégradation", jugeaient-ils, dénonçant un immobilisme des politiques publiques.
Trois ans plus tard, la santé mentale des étudiants s'est-elle améliorée ? C'est la question à laquelle souhaite répondre l'Anemf, l'Isni et l'Isnar-IMG avec cette nouvelle enquête. C'est "une occasion de peser auprès des pouvoirs publics et de défendre nos droits", écrivent les trois organisations sur leurs réseaux. Les données recueillies permettent, en effet, à ces dernières d'avoir des "arguments scientifiques pour porter les revendications [des étudiants, NDLR] et contribuer à améliorer leur bien-être", complète François Vilain.
Les étudiants ont encore un mois pour répondre au questionnaire. "On espère [ensuite] publier les premières données de cette enquête avant fin 2024", conclut le représentant syndical.
*L'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), l'Intersyndicale nationale des internes (Isni) et l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes en médecine générale (Isnar-IMG).
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