A l'hôpital, les conditions de travail nuisent à la santé mentale des professionnels de santé

12/06/2023 Par Mathilde Gendron
Selon une étude publiée ce jeudi par la Drees, les symptômes de dépression et d’anxiété seraient davantage fréquents chez le personnel hospitalier que chez “l’ensemble des personnes en emploi”. Pour l’organisme, cela s’explique en partie par leurs conditions de travail.
 

Après avoir mené une enquête entre le 24 juin et le 6 août 2021 sur 85 000 sondés, la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) a publié ce jeudi 8 juin une étude sur la “prévalence accrue” de la dépression et de l’anxiété “liée aux conditions de travail”, à l’hôpital. La Drees alerte sur le nombre “nettement plus fréquents” de “symptômes de dépression et d’anxiété” chez le personnel hospitalier. En effet, 38% des sondés reconnaissent avoir eu des troubles “légers à modérés” de dépression comprenant une fatigue, une perte d’appétit ou encore des difficultés de concentration. La Drees a comparé ces chiffres avec “l’ensemble des personnes en emploi”, elles sont moins nombreuses (30%), à avoir ressenti ces symptômes. Concernant l'anxiété, elles sont 28% à avoir des symptômes “légers à modérés” tels qu’une nervosité, une inquiétude ou une irritabilité, contre 22% pour “l’ensemble des personnes en emploi”. Le personnel hospitalier est donc plus touché par ces deux pathologies. En revanche, la Drees indique que les cas dits “sévères” ne sont, eux, pas en hausse. 2% pour le personnel hospitalier, contre 3% chez l’ensemble des personnes en emploi.

A l’hôpital, le personnel est aussi plus nombreux (26%) à déclarer avoir besoin d’aide pour des difficultés psychologiques, contre 19% pour l’ensemble des personnes en emploi. L’étude a essayé d’expliquer ces tendances à la hausse à l’hôpital. D’après elle, cela vient des “conditions de travail difficiles”, notamment des “surcharges inhabituelles de travail”, des “incitations à ne pas prendre ou à repousser un congé maladie” et des “difficultés à concilier vie personnelle et professionnelle”. Enfin, la Drees avance une autre cause, la “proportion élevée de femmes” à l’hôpital, qui sont, selon l’étude, plus souvent sujettent aux troubles anxieux et dépressifs. En Effet, elles constituent les trois quarts (78%) des effectifs hospitaliers sondés.   [Avec AFP]

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

0 commentaire
13 débatteurs en ligne13 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Enquête
Abandon des études de médecine : enquête sur un grand "gâchis"
05/09/2024
15
"Dans cette vallée, le médicobus ne remplace pas le médecin traitant" mais assure "la continuité des soins"
17/09/2024
2
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
5