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Viols et agression sexuelle sur des patientes : 12 ans de prison ferme pour un psychiatre de Marseille

Un ancien psychiatre de l'Assistance publique – Hôpitaux de Marseille a été condamné par la cour d'assises d'Aix-en-Provence, ce vendredi 4 avril, pour les viols et l'agression sexuelle de quatre de ses patientes. L'altération de discernement a été reconnue.

04/04/2025 Par Louise Claereboudt
Violences sexistes et sexuelles
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12 ans de prison ferme avec interdiction d'exercer. C'est la peine qui a été infligée, ce vendredi, à un ancien psychiatre hospitalier par la cour d'assises d'Aix-en-Provence pour les viols de trois anciennes patientes et l'agression sexuelle d'une quatrième. L'altération de discernement a été reconnue. L'ancien praticien, qui exerçait à l'hôpital Sainte-Marguerite (AP-HM), sera par ailleurs inscrit au fichier des auteurs d'infractions sexuelles, et devra se plier à des mesures de suivi socio-judiciaire pendant cinq ans, avec injonction de soins.

Dix-huit ans de réclusion criminelle avec interdiction d'exercer avaient été requis par l'avocate générale, Vinciane de Jong, plus tôt dans la journée pour cet homme de 52 ans. Elle avait par ailleurs demandé aux cinq magistrats de la cour d'assises d'écarter le bénéfice de l'altération du discernement de l'accusé. Bien que reconnu bipolaire par des experts judiciaires, il était, selon elle, en "pleine conscience" au moment des passages à l'acte. "Nous ne sommes pas sur un acte unique, pas dans une pulsion pas maîtrisée, mais sur des faits répétés."

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"Nous avons quatre victimes aux profils semblables, fragiles, vulnérables, qui ont toutes une faible estime d'elle-même, et dont il sait qu'elles sont incapables de dire non. Toutes décrivent un même mode opératoire progressif et pernicieux", avait déclaré l'avocate générale, pointant "un mode opératoire bien rôdé" et "la perversité du système mis en place" par ce médecin. Et de souligner la familiarité qu'installait le médecin avec ses victimes : "Il confesse être amoureux d'elles et les conditionne pour les amener à un état de dépendance maximale."

Au-delà des quatre parties civiles, l'accusation a englobé dans les victimes du praticien toutes celles qui n'ont pas déposé plainte mais ont subi des baisers forcés, ou bien encore cette étudiante en 6e année de médecine qui, au fil d'une relation sentimentale d'un an et demi, a évoqué devant la cour des rapports sexuels parfois contraints et "un viol sous stilnox ".

L'avocat de l'ancien psychiatre, Me Christophe Pinel, a de son côté promis aux parties civiles, "victimes à super-protéger", que sa plaidoirie ne contiendrait aucune remise en cause de leurs accusations. Il a axé la défense de son client, "un homme à terre", sur sa bipolarité : "Vous ne pouvez pas balayer cette réalité qu'il est malade. Et vous ne trahirez ni le dossier ni les victimes", a-t-il déclaré. Les magistrats ont finalement décidé de retenir l'altération de discernement.

L'homme se trouve en détention provisoire depuis octobre 2020

[avec AFP, La Provence et BFMTV]

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