Le mardi 12 mars, près de 7 900 étudiants en sixième année de médecine ont passé les Ecos* tests, épreuves "d'essai" en prévision des Ecos nationaux organisés fin mai. Lors de ces examens, mis en place pour la première fois par la réforme du deuxième cycle des études de médecins (R2C), "de nombreux défauts de mise en place ont été constatés", relève l'Anemf** dans un communiqué, diffusé ce lundi 18 mars. Alors que la Conférence nationale des doyens s'est dit "satisfaite et soulagée" à l'issue de ces épreuves, l'association étudiante estime que "des ajustements sont nécessaires pour le bon déroulement des épreuves nationales, en respectant le principe fondamental d'égalité des chances".
[ECOS : Un signal d’alerte en prévision du fiasco]
Les premiers tests nationaux des #ECOS ont révélé de nombreux dysfonctionnements.
L’ANEMF exige un plein investissement des facultés et des acteurs de la réforme, car l’avenir de milliers d’étudiants est en jeu. pic.twitter.com/nlqkPgfNNJ— ANEMF (@ANEMF) March 18, 2024
Entre oubli de script par certains patients standardisés, problèmes de matériel ou risque de fuite des sujets, de nombreux carabins assurent avoir été témoins de dysfonctionnements lors des Ecos tests. "Ce que l'on a vu [cette journée-là] était assez catastrophique", insistait notamment une externe, dans un précédent article d'Egora. D'autres étudiants ont également lancé, mercredi 13 mars, une pétition pour mettre un terme au "carnage" des Ecos, qui a depuis recueillie près de 6 000 signatures.
Face à ces prises de parole, l'Anemf estime que ces examens tests sont "un signal d'alerte en prévision du fiasco" que peuvent représenter les premiers Ecos nationaux. En effet, l'association déplore que des incidents aient été observés durant les Ecos tests "par manque de préparation", et ce "malgré plusieurs reports" de la R2C et des "alertes répétées" des représentants étudiants. "Si le Président de la Conférence des doyens [le Pr Benoît Veber, NDLR] tente de se dédouaner de ces échecs, tant organisationnels que techniques, nous lui rappelons que sa structure a pleinement contribué à la construction de cette réforme, et a approuvé les modalités dans lesquelles elle est mise en place", lance l'Anemf. "Par ailleurs, il relève de la responsabilité et du devoir des facultés d’appliquer scrupuleusement le cadrage national pour l’organisation des épreuves", poursuit le communiqué.
Des "mesures concrètes" doivent être prises
Pour "corriger les dysfonctionnements repérés", l'Anemf demande donc "à ce que des mesures concrètes soient prises". Rappelant avoir lancé "un état des lieux des épreuves afin de [faire] remonter l'ensemble des problématiques et réévaluer [leurs] positions sur les Ecos", l'association invite les étudiants à "faire leurs retours". "Nous [les] transmettrons au ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche, qui s'est engagé à communiquer avec la plus grande transparence sur le bilan de ces épreuves à l'issue du Comité de suivi du mardi 19 mars", assure l'Anemf.
Ces examens, qui évaluent les compétences des étudiants en sixième année de médecine, comptent pour 30% dans la note globale classant ces derniers pour leur choix de spécialité. Pour les valider, les futurs internes doivent nécessairement obtenir 10/20 à ces épreuves. Par crainte que l'égalité des chances entre les carabins ne soit pas respectée lors des Ecos nationaux, la pétition – soutenue par de nombreux étudiants – appelle à rendre ces épreuves uniquement "validant[es]" et non plus "classant[es]". Un tel changement de modalités est toutefois "impossible" à envisager "pour cette année", estime, de son côté, l'Anemf, dans son communiqué. L'association "exige", elle, un "plein investissement des facultés ainsi que de l'ensemble des acteurs de la réforme pour ne pas reproduire les mêmes erreurs". "L'avenir de milliers d'étudiants est en jeu et leur voix doit être entendue", conclut l'Anemf.
*Examens cliniques objectifs et structurés.
**Association nationale des étudiants en médecine de France.
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Faut-il prévoir deux stages en libéral pour tous les internes de spécialité ?
Michel Delvallez
Oui
Évident Ils y apprennent plus leur métier que ds des services hyperspecizlises qui ne leur apportent rien... Lire plus