Un étudiant en médecine exclu pendant deux ans avec sursis de l’université pour agression sexuelle
Comme chaque début d’année scolaire, les étudiants peuvent participer au week-end d’intégration de leur filière. A la faculté de médecine d’Angers, c’est l’association des étudiants en médecine d’Angers (Adema) qui s’est chargée de l’organisation de ce week-end. Le 15 octobre 2021, lors de la soirée, un rapport interne a dévoilé qu’un étudiant en première année de formation approfondie en sciences médicales aurait imposé un rapport sexuel à une étudiante de deuxième année de médecine. Les organisateurs ont directement eu connaissance des faits et ont décidé de saisir le doyen de la faculté. Ce dernier a directement saisi le procureur de la République d’Angers, qui a ouvert une enquête. Mais faute de preuve, il l’a classée sans suite. La section disciplinaire des usagers (SDU) de l’université d’Angers a elle aussi été saisie, et a engagé des poursuites à l’encontre de l’étudiant en cause pour “atteinte à l’ordre, au bon fonctionnement ou à la réputation de l’université”. Trois autres étudiants ont fait part de leur témoignage à la SDU. Elles évoquent des “comportements répétitifs et déplacés” ainsi que des “attouchements non consentis lors de soirées ou événements d’intégration”, effectués par l’étudiant.
Quatorze personnes ont été entendues entre avril et juin 2022 dans le cadre de l’enquête interne, mais aucune n’a porté plainte. L’étudiant reconnaît “plusieurs comportements inappropriés avec plusieurs étudiantes". Mais il se défend en expliquant son “état anormal en raison d’alcoolisation massive lors de soirées festives”. L’étudiant qui assure avoir “pris conscience du caractère inapproprié de son comportement” est exclu de l’université d’Angers, pour une durée de deux ans avec sursis. Pour l’Adema, la sanction est trop laxiste, c’est “un très mauvais message porté à la sécurité des étudiants et étudiantes”. Les étudiants élus et l’Union nationale des étudiants de France (Unef) d’Angers demandent : “la possibilité de faire un recours à la commission à un tiers des voix du conseil” et “la possibilité d’une réouverture du dossier disciplinaire en cas d’éléments nouveaux portés à sa connaissance”. L’université d’Angers a déclaré qu’elle ne “peut juger que sur les faits de nature à porter atteinte à l’ordre, au bon fonctionnement ou à la réputation de l’établissement. L’examen des faits de nature pénale ne relève pas de la compétence des universités.” [avec Ouest-France]
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