FMC : 10 points clésAnémie
Les principales causes sont l’augmentation des besoins en fer comme la grossesse, les saignements chroniques digestifs et gynécologiques, les carences d’apport et les malabsorptions.
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01Point formation n°1
L’anémie est définie par un taux d’hémoglobine inférieur à 13 g chez l’homme et 12 g chez la femme. La carence martiale est la carence nutritionnelle la plus fréquente dans le monde et la première cause d’anémie. L’anémie par carence martiale est microcytaire, avec une baisse du fer sérique, du coefficient de saturation de la sidérophiline et de la ferritinémie. Une ferritinémie inférieure à 30 ng/ml est un critère diagnostique de carence martiale. Le principal facteur confondant est l’anémie inflammatoire. On la distingue de l’anémie par carence martiale par la présence d’un coefficient de saturation normal ou bas, une ferritinémie élevée.
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L’anémie peut se manifester par une fatigue, un teint pâle et un essoufflement plus prononcé à l’effort. L’examen clinique doit :
– évaluer le retentissement de l’anémie ;
– rechercher une symptomatologie évocatrice d’une cause (ménométrorragie, douleur pelvienne, abdominale, troubles du transit, rectorragie, méléna) ;
– rechercher une prise médicamenteuse susceptible d’induire une pathologie hémorragique (AINS, aspirine) ou d’augmenter le saignement d’une lésion préexistante (anticoagulant, antiagrégant). -
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En cas de suspicion de saignement, le premier bilan doit comporter :
– un bilan gynécologique : examen gynécologique et échographie pelvienne ;
– un bilan digestif : fibroscopie gastrique (avec biopsies duodénales systématiques pour recherche d’une maladie coeliaque) et coloscopie.
Néanmoins, en l’absence de signe clinique colique avant l’âge de 40 ans chez les femmes en âge de procréer, le bilan devra comporter un bilan gynécologique, et en cas de négativité une fibroscopie gastrique. Chez les hommes, une fibroscopie gastrique sera systématique. -
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S’agissant d’une anémie par carence martiale, le mécanisme ne peut être qu’un défaut d’apport, une malabsorption ou un saignement. Dans les pays occidentalisés, les carences d’apport sont rares. Les malabsorptions sont principalement représentées par la maladie coeliaque. Les saignements sont soit gynécologiques soit digestifs. Les principales causes gynécologiques sont les pathologies du col, les hyperplasies de l’endomètre, les fibromes et cancers de l’utérus. Les principales causes digestives sont les ulcères gastroduodénaux, les oesophagites, les cancers gastriques, les polypes et cancers colorectaux, les angiodysplasies digestives.
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En l’absence de cause de saignement, une supplémentation en fer pendant trois à six mois doit être réalisée, avec un contrôle régulier de la NFS et des réticulocytes (à J10). L’absence de crises réticulocytaires doit faire réviser le type d’anémie et/ou le bilan étiologique du saignement. Le traitement doit conduire à une normalisation de la NFS et du bilan martial.
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En cas de récidive de l’anémie, il est nécessaire de refaire le bilan initial (gynécologique et digestif ).
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L’absence de cause de saignement doit faire envisager une exploration de l’intestin grêle. L’examen de première intention est la capsule endoscopique. Les principales lésions retrouvées sont les angiodysplasies (40 %), des ulcères iléaux ou jéjunaux (20 %), des lésions de maladie de Crohn, des lymphomes et tumeurs du grêle. En cas de lésions, il pourra être discuter une entéroscopie à visée diagnostique ou thérapeutique.
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08Point formation n°8
L’absence de cause lors des explorations de l’intestin grêle doit mener à une supplémentation en fer associée à la surveillance de la NFS et clinique,.
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Conséquence d’un accroissement des besoins en fer au cours de la grossesse, l’anémie ferriprive est fréquente chez la femme enceinte, plus particulièrement au troisième trimestre. L’alimentation habituelle ne permet pas toujours de couvrir les besoins physiologiques en fer particulièrement élevés au cours des deux derniers trimestres. Une supplémentation en fer est donc systématiquement prescrite au troisième trimestre de la grossesse, ou dès le premier trimestre en cas de conditions socioéconomiques défavorables ou de grossesses rapprochées, à des doses comprises entre 30 et 50 mg/j de fer élément en fonction du contexte.
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Dans tous les cas, le traitement d’une anémie par carence martiale repose sur le traitement de la cause et une supplémentation en fer jusqu’à normalisation de la NFS et du bilan martial.
Références :
- Abitbol V. Comment explorer et traiter une carence martiale. Post’U 2021:327-30.
Le Dr Guy Scémama déclare n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données présentées dans cet article.