Cinq conseils pour être un professionnel de santé plus écolo

31/01/2022
Vous souhaitez devenir un professionnel de santé plus écolo ? Quoi de mieux pour mettre ces actions en pratique que le témoignage d’un médecin généraliste déjà adepte ? Notre partenaire RemplaFrance a échangé avec le Dr Gaspard Prevot afin qu’il explique les actions qui peuvent facilement être mises en place.

  Gaspart Prevot est un pro de l’écologie. Ce généraliste de Strasbourg s’est penché sur le sujet des pratiques écologiques lors de sa thèse. Il est membre de l’association Alliance Santé Planétaire, fondée en janvier 2021. L’association regroupe aujourd’hui une vingtaine de membres issus de la France entière : Paris, Strasbourg, Lyon, Bordeaux ou encore dans les Hauts-de-France. On fait le point sur ses bonnes pratiques !   

Conseil n°1 : Le cabinet

Si vous êtes décisionnaire quant à la construction du cabinet, réfléchissez à des éclairages à base de leds ou à une bonne isolation thermique. Optez également pour des modes de chauffages écologiques et des détecteurs de présence pour les lieux communs. D’un point de vue électricité, regroupez vos appareils sur des multiprises et n’oubliez pas de les éteindre. Cela sera également plus facile lorsque vous quitterez le cabinet en fin de journée puisque les branchements seront centralisés. Vous pouvez investir dans des équipements 2 en 1 avec une imprimante-scanner par exemple. Mais aussi utiliser des thermostats pour les salles de consultations et d’attente afin de maintenir une bonne température et ne pas consommer trop d’énergie. La température idéale est entre 21 et 23 degrés en salle de consultation et entre 19 et 21 degrés dans les parties communes. Vous pouvez également réduire vos déchets en installant des poubelles de tri, mais aussi en favorisant la dématérialisation et la téléconsultation. Pensez à la réutilisation et la stérilisation des instruments et diminuez les produits à usage unique. Réfléchissez aussi aux cadeaux que vous donnez aux enfants : remplacez les ballons par des fruits ou des coloriages.  

​​Conseil n°2 : Des prescriptions et achats raisonnables

Vos prescriptions doivent être faites suivant des preuves scientifiques et celles d’antibiotiques doivent aussi être raisonnées. Vous pouvez prendre en compte lors de l’élaboration de vos ordonnances, l’indice PBT des médicaments que vous préconisez. Ce facteur indique la pollution induite par le médicament en question. Concernant les achats du cabinet : l’idéal est de les mutualiser et d’opter pour des fournisseurs locaux et durables. Évitez également le suremballage.

 

Conseil n°3 : Les modes de transport

Gaspard Prevot conseille de privilégier des modes de déplacements moins polluants à la fois pour les patients que pour les professionnels de santé. Pour cela, installez des prises sur le parking pour faciliter la recharge des voitures électriques. Vous pouvez aussi installer des douches au sein du cabinet pour inciter au déplacement actif. Demandez à la municipalité d’installer un arrêt de bus devant votre cabinet (si votre commune est desservie en transports en commun et si un autre arrêt ne se trouve pas déjà à proximité). En tant que salarié(e), pourquoi ne pas demander à ce que votre abonnement de transport en commun soit pris en charge par votre employeur. Pour finir, regroupez vos visites pour consommer moins de carburants.  

Conseil n°4 : Sensibilisation de la patientèle

En tant que professionnel de santé, vous pouvez sensibiliser vos patients quant à la pollution de l’air, les changements climatiques et les enjeux sanitaires. Indiquez-leur les mesures d’atténuation de ces facteurs qu’ils peuvent eux-mêmes mettre en place dans leur vie quotidienne. Cela apportera ce que l’on appelle des co-bénéfices sanitaires. Voici donc 3 domaines dans lequel vous pouvez conseiller vos patients : -L’alimentation
-La mobilité
-La gestion de l’habitat En termes d’alimentation Gaspard Prevot conseille de réduire sa consommation de produits d’origine animale qui sont très polluants et qui favorisent des maladies cardio-vasculaires et cancéreuses. Vous pouvez choisir de consommer bio, local et de saison, avec des produits les moins transformés que possible. Évitez les plats transformés qui ont un circuit de production plus long et donc émettent plus de carbone. Le gaspillage alimentaire représente 30 % de l’émission de gaz à effet de serre. Chaque année, chaque personne jette 30kg de nourriture. Programmez donc vos repas et vos courses pour ne pas acheter trop au risque que la date de consommation soit vite dépassée. En termes de mobilité, conseillez à vos patients de remplacer leur véhicule individuel par des déplacements actifs : vélo (à assistance électrique si besoin) ou marche. Cela réduira leur émission de gaz à effet de serre, leur sédentarité, favorisera le lien social et avec la nature mais améliorera aussi la santé mentale du patient. Pour des trajets plus longs, privilégiez les transports en commun comme le bus ou le train. Si votre véhicule est indispensable à vos déplacements, pensez au covoiturage ou à l’autopartage (voitures à louer rapidement en ville). Lorsque vous achetez votre voiture, pensez aux véhicules électriques ou vérifiez les émissions de carbone de votre futur véhicule automobile. Pour cela, vous pouvez vous rendre sur le site de l’ADEME (Agence de la transition écologique) intitulé Car Labelling qui répertorie les voitures et les classe en fonction de leurs émissions. En termes de gestion d’habitat, donnez-leur des conseils sur la pollution de l’air intérieur, le choix des matériaux de construction et de décoration, le jardin, le mode de chauffage et l’isolation thermique. Le mode de chauffage le moins polluant s’avère être la pompe à chaleur. Si vous souhaitez tout de même chauffer au poêle et donc au bois, les appareils fermés et conçus après 2002 sont moins polluants car disposant d’une meilleure technologie et efficacité énergétique. Conseillez-leur aussi d’aérer tous les jours leur logement, tôt le matin ou tard le soir car ce sont à ces moments que l’air est le moins pollué. Pour éviter de polluer votre air intérieur, réduisez ou ne consommez plus de bougies, encens et diffuseurs d’huiles essentielles. Évidement le tabac reste un des facteurs majeurs de la pollution de l’air intérieur. Privilégiez aussi des produits ménagers naturels comme le vinaigre blanc ce qui évitera tout contact avec des perturbateurs endocriniens. Évitez les moquettes et tapis qui regorgent d’acariens et de poussières.  

Conseil n°5 : Se former

La santé planétaire est un sujet important mais malheureusement en France, les professionnels de santé sont encore très peu formés sur ces pratiques. En effet, le changement climatique et la menace qu’il fait peser sur nos vies et celles des générations à suivre est un problème de santé publique majeur. Rendez-vous sur les sites de My Green Doctor, Santé Durable ou Doc’Durable si vous souhaitez renforcer vos connaissances. Pour finir, n’oubliez pas d’appliquer vous-même tous ces conseils pour augmenter votre crédibilité.  

Vous souhaitez en savoir plus ? Rendez-vous sur le site de notre partenaire RemplaFrance
 
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