L’hyperplasie bénigne de prostate touche plus de 50% des hommes de plus de 60 ans. Et s’il existe des traitements médicamenteux pour améliorer les symptômes des patients, c’est au prix d’un risque élevé d’effets secondaires et de mauvaise adhérence au traitement. Dans ce contexte, l’embolisation des artères prostatiques (EAP) constitue une alternative. Pour mieux évaluer l’intérêt de ce traitement mini-invasif, les équipes des services de radiologie interventionnelle et d’urologie de l’hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP, Paris) de l’Inserm et de l’Université Paris Cité ont mené un essai, nommé Partem, qui a comparé les effets des 2 traitements jusqu’à 2 ans chez des patients porteurs d’un adénome supérieur à 50 g.
90 patients de 10 hôpitaux français ont été inclus entre septembre 2016 et février 2020. Ils présentaient tous des symptômes urinaires gênants mesurés à l’aide du questionnaire IPSS (International Prostatic Symptom Score), malgré un traitement par alpha-bloquants seul. Ils ont été randomisés pour être traités soit par EAP, soit par l’association dutastéride 0,5 mg / tamsulosine 0,4 mg par jour.
Les résultats ont alors mis en évidence, qu’après 9 mois, l’EAP a permis une réduction des symptômes plus importante que le médicament combiné, avec une différence significative tant cliniquement que statistiquement. En particulier, il y avait une différence en faveur de l’EAP sur les symptômes sexuels. En outre, la tolérance de l’EAP était bonne, avec uniquement des effets secondaires mineurs dans les suites immédiates de l’intervention.
"Cet essai randomisé positionne donc l’embolisation prostatique comme une alternative crédible à un traitement médicamenteux combiné, chez les patients porteurs d’un adénome de taille modérée à grosse, résistant à un traitement initial par alpha-bloquants", conclut l’APHP dans un communiqué accompagnant la parution de cette étude.
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