La prise en charge à l'école est importante, car 8 % à 18 % des anaphylaxies de l'enfant y sont constatées, au vu des registres. Mais, la difficulté est que 25 % à 50 % de ces anaphylaxies en milieu scolaire, qui concernent des aliments dans plus de 9 cas sur 10 (lait de vache et de chèvre, arachide, soja, kiwi...), surviennent chez des enfants non connus allergiques. « Autour de 50 000 projets d'accueil individualisés (PAI) sont proposés chaque année pour allergie alimentaire, un nombre multiplié par 6 depuis 2002 et qui en fait le 2e motif de PAI derrière l'asthme », a complété le Dr Guillaume Pouessel, pédiatre au centre hospitalier de Roubaix, lors du Congrès de la Société française de pédiatrie (SFP), organisé sous forme digitale du 19 au 21 mai 2021. Toutefois, des enquêtes ont révélé que les trousses d'urgence sont souvent sous clef en cas d'anaphylaxie, et ont un contenu inadapté avec trop peu d'auto-injecteurs d'adrénaline et souvent des corticoïdes oraux, pourtant inefficaces, proposés seuls. Les établissements scolaires du 2nd degré doivent désormais s'équiper en auto-injecteurs d'adrénaline. « Il faudrait qu'il en soit de même dans les établissements de premier degré comme c'est le cas au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Australie », considère le Dr Pouessel. Une étude récente, effectuée par l'équipe du Dr Pouessel, montre que la mesure n'est d'ailleurs appliquée que par la moitié des établissements secondaires, les freins étant surtout représentés par le coût et le délai de péremption de ces auto-injecteurs. Une circulaire, parue le 14 avril 2021 dans le Bulletin officiel de l'Éducation nationale, propose un nouveau projet d'accueil individualisé pour raison de santé (PAI-RS), qui devrait représenter une amélioration*. En effet, le PAI est étendu au temps périscolaire (restauration) en plus du temps scolaire, sa prescription est accessible sur internet, la conduite à tenir d'urgence pour allergie (et asthme) est désormais définie au niveau national, des modalités de traitement sont proposées pour les enfants sans allergie connue. « Il serait toutefois souhaitable d'envisager en plus un guide explicatif pour remplir le PAI, de renforcer la formation du personnel, de permettre aux enfants de porter leur trousse d'urgence sur eux et il conviendrait d'établir une fiche de liaison entre médecin prescripteur et médecin de l'Éducation nationale », estime le Dr Pouessel. La réglementation INCO (déclaration de 14 allergènes) devrait aussi être mieux respectée en restauration scolaire. Le plus souvent, les enfants peuvent déjeuner à la cantine selon certaines précautions (menus remis à la famille, éviction de l'allergène par l'enfant dans les cas simples : kiwi) « et la solution paniers repas doit être l'exception », a recommandé le Dr Pouessel. *Le Bulletin officiel de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports. 14 avril 2021. Projet d'accueil individualisé pour raison de santé. https://www.education.gouv.fr/bo/21/Hebdo9/MENE2104832C.htm
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