Corticothérapie orale chez le sujet âgé : l’alendronate semble prévenir les fractures

12/09/2017 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

Les corticothérapies orales augmentent le risque de fractures. L’alendronate pourrait protéger contre les fractures du col fémoral chez les sujets les plus âgés sous corticothérapie ; on manque cependant de données pour en juger précisément. Afin d’avancer sur ce sujet, une équipe suédoise a utilisé les informations d’une banque nationale de données suédoises pour mener une étude rétrospective de cohorte sur 433 195 patients âgés de plus de 65 ans. Parmi ces patients, 1 802 ont eu de l’alendronate après au moins 3 mois de corticothérapie à une dose de plus de 5 mg par jour d’équivalent prednisone. Le risque de fracture a été comparé à celui d’une population de 6 076 patients qui prenaient une corticothérapie aux mêmes doses mais qui n’ont pas été mis sous alendronate. Sur les 3 600 patients qui ont été inclus, l’âge moyen était de 79.9±7.5 ans et 70 % étaient des femmes. Après un suivi médian de 1.32 années (intervalle interquartile = 0.57 – 2.34), 27 fractures du col ont été observées dans le groupe alendronate et 73 dans le groupe non traité par alendronate, ce qui correspondait à des taux d’incidence de 9.5 fractures pour 1000 personnes/année (IC 95 % = 6.5-13.9) dans le groupe alendronate et de 27.2 fractures pour 1000 personnes/année (21.6-34.2) dans le groupe non traité par alendronate, donnant une différence absolue de taux de -17.6 fractures pour 1000 personnes/année (-24.8 à -10.4). L’utilisation de l’alendronate était associée à une diminution du risque de fracture de hanche en modèle multivarié ajusté de Cox (hazard ratio = 0.35 ; 0.22-0.54). L’alendronate n’était pas associée à une augmentation du risque de troubles digestifs ou d’ulcères peptiques. Il n’y a pas eu de survenue d’ostéonécrose. Chez les sujets âgés de plus de 65 ans qui utilisaient des doses moyennes à élevées de prednisone, le traitement par alendronate est donc associé à une réduction significative du risque de fracture de hanche sur un suivi médian de 1.32 années. Même si ces données sont limitées par le caractère observationnel de l’étude et par le faible nombre d’événements, les patients les plus âgés prenant une corticothérapie semblent donc pouvoir bénéficier de ce traitement par alendronate pour prévenir les fractures.

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Nathalie Hanseler Corréard

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