Les auteurs de cette étude (Université et du CHU de Bordeaux, Inserm, Centre Inria) ont ainsi mené une étude globale visant à chiffrer l'efficacité des mesures restrictives appliqués en France au moment de la première vague de Covid (confinement, couvre-feu etc, et de la politique vaccinale), à partir d'une modélisation mathématique des données disponibles en France entre mars 2020 et octobre 2021.
Les résultats mettent en évidence que les mesures les plus restrictives ont eu les effets les plus importants sur la réduction de transmission du virus. Ainsi, le premier confinement a été le plus efficace, avec une réduction de la transmission du virus de 84%, selon ces chercheurs. Et le couvre-feu à 18h s'est révélé plus efficace qu'à 20h (réduction de 68% contre 48%).
Les fermetures d'écoles ont eu un effet plus limité, selon cette étude, avec une réduction de la transmission virale de 15%.
Trop tard ?
Mais selon cette étude, un confinement en France une semaine plus tôt aurait permis d'éviter 20 000 décès, d'après ces simulations.
Le président du Conseil scientifique pendant la crise Covid, Jean-François Delfraissy, avait, en effet, regretté en septembre 2020 de ne pas avoir poussé pour confiner la France quelques jours plus tôt.
Par ailleurs, pour calculer l’impact de la vaccination, les chercheurs ont simulé une situation sans vaccin jusqu'à la fin de la période analysée (mars 2020-octobre 2021). Il en ressort une prédiction de 159 000 décès supplémentaires et 1,48 million en plus de cas d’hospitalisation en France en l’absence de vaccination. Soit le double de décès car l’épidémie a causé 116 000 décès dans notre pays et entraîné 460 000 hospitalisations (selon l’Insee).
A l'inverse, avec un vaccin plus tôt (au bout de 100 jours, ce qui était l'objectif initial de la Coalition internationale pour les innovations en matière de préparation aux épidémies), 71 000 décès et 384 000 hospitalisations auraient pu être évités, estiment les chercheurs.
Ces données sont cohérentes avec d'autres études, notamment de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), souligne l'Inserm dans un communiqué. Mi-janvier, l'organisation mondiale a, en effet, estimé que les vaccins anti-Covid avaient sauvé au moins 1,4 million de vies en Europe.
"Bien que l'exercice soit complexe d'estimer un nombre de personnes sauvées par une intervention spécifique, toutes les études retrouvent un impact majeur du confinement et de la vaccination", a commenté Rodolphe Thiébaut, professeur en santé publique au centre de recherche Bordeaux Population Health et principal auteur de cette étude, cité dans le communiqué.
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