La Haute Autorité de santé vient de rendre un premier avis sur la vaccination Covid des enfants âgés de 5 à 11 ans. Elle recommande la vaccination pour tous ceux qui présentent un risque de faire une forme grave de la maladie et de décéder. Elle préconise également la vaccination des enfants vivant dans l'entourage de personnes immunodéprimées ou vulnérables non protégées par la vaccination. Alors que l'EMA a autorisé le 25 novembre une extension d'Autorisation de mise sur le marché (AMM) au vaccin Comirnaty de Pfizer (posologie pédiatrique de 10µg) pour les enfants âgés de 5 à 11 ans, la Haute Autorité de santé vient de rendre un premier avis sur la vaccination des enfants de cette classe d'âge. La HAS recommande dès à présent d'ouvrir la vaccination à certains enfants qui présentent un risque de forme sévère de la maladie et de décès et à ceux qui vivent dans l'entourage d'une personne immunodéprimée ou vulnérable n'ayant pas pu être vaccinée. En complément, la HAS recommande de renforcer la prévention de la transmission en milieu scolaire par le maintien des mesures barrières, l'aération régulière des locaux et l'utilisation périodique des tests de dépistage.
Cette classe d'âge peu touchée par les formes symptomatiques connaît une très forte augmentation de l'incidence ces dernières semaines. Du fait de la vaccination des enfants âgés de 12 à 17 ans, les 6 à 11 ans sont parmi les enfants scolarisés, ceux qui enregistrent le taux d'incidence le plus élevé. Une fois l'infection déclarée, le risque de développer une forme grave chez l'enfant est près de 25 fois inférieur à celui des adultes. Toutefois, parmi les complications observées chez l'enfant, les "syndromes inflammatoires multi-systémiques pédiatriques" (PIMS) sont rares mais graves et nécessitent d'être détectés précocement pour enclencher une prise en charge hospitalière. Depuis le 2 mars 2020, 781 cas de PIMS ont été signalés par les pédiatres, 318 ont nécessité un séjour en réanimation et 199 en unité de soins critiques. Trois décès directement liés au Covid-19 ont été recensés chez les enfants âgés de 5 à 11 ans depuis mars 2020. La HAS rappelle également que les comorbidités représentent, comme chez l'adulte, un risque de faire une forme sévère de la maladie chez l'enfant, même si cela survient rarement. L'étude PANDOR a ainsi montré que 21 % des enfants de 0 à 17 ans ayant souffert d'une forme sévère de Covid-19 pédiatrique présentaient des comorbidités alors que ces enfants ne représentent que 6 % de leur classe d'âge. La HAS considère que le bénéfice individuel de la vaccination est établi pour les enfants de 5 à 11 ans ayant des comorbidités et qui sont à risque de formes graves de Covid-19 et de décès. Au total, cela concerne un peu plus de 360 000 enfants en France. Elle recommande aujourd'hui d'élargir dès à présent la campagne de vaccination par le vaccin Comirnaty (avec une posologie adaptée de 10 µg) aux enfants qui présentent l'une de ces comorbidités...
Telles que : maladies hépatiques chroniques ; maladies cardiaques et respiratoires chroniques (y compris l'asthme sévère nécessitant un traitement continu) ; maladies neurologiques ; immunodéficience primitive ou induite par médicaments ; obésité ; diabète ; hémopathies malignes ; drépanocytose et trisomie 21. La HAS recommande également d'inclure d'autres enfants à risque, même si les données scientifiques spécifiques à l'enfant sont encore limitées. D'une part, elle recommande de vacciner les enfants qui sont porteurs d'une des comorbidités identifiées chez les adultes comme étant associée à un risque de forme sévère de la maladie : cancer récent, maladie rénale chronique, handicap neurologique, etc. D'autre part, elle recommande de permettre aux médecins spécialistes d'organes et des maladies rares de proposer la vaccination au cas par cas, à partir d'une évaluation individuelle du bénéfice-risque de la vaccination, s'ils estiment que l'enfant est particulièrement vulnérable face à une infection par le SARS-CoV-2, sans attendre de données publiées spécifiques. La HAS et la Commission technique des vaccinations vont auditionner les parties prenantes avant de rendre un avis sur la pertinence de l'élargissement de la campagne de vaccination à tous les enfants âgés de 5 à 11 ans. Elles examineront le rapport bénéfice/risque individuel de la vaccination des enfants pour lesquels le risque de survenue de forme sévère ou de décès est faible au regard du risque possible de survenue d'effets indésirables rares (myocardites, péricardites). Avant de se prononcer et d'annoncer ou non l'extension de la dose de rappel à ces enfants, le ministère de la Santé a affirmé ce mardi 30 novembre lors d'un point presse attendre d'autres avis : celui du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale du Pr Fischer et du Conseil consultatif national d’éthique, tous deux saisis.
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus