Première actualité, l’étude de cohorte prospective pédiatrique Apples. Cette étude, qui a inclus des enfants de 9 pays dont la France, souvent suivis plus de 10 ans, vient de confirmer la sécurité carcinologique du tacrolimus topique. « Sur plus de 44 000 patients-années, aucun lymphome n’a été déploré, et 1 seul cas de cancer cutané a été observé », s’est félicitée le Pr Regina Fölster-Holst (Kiel, Allemagne). Pour ce dermatopédiatre, « il n’existe donc aucun élément de preuve en faveur d’un possible excès de cancers avec cet immunosuppresseur local ». Aux États-Unis, un topique à base de crisaborole, un inhibiteur de phosphodiestérase 4, vient aussi d’être approuvé dans la dermatite atopique (DA) légère à modérée des patients de plus de 2 ans. Trois essais contre placebo ont révélé que l’application deux fois par jour de ce produit, qui limite l’inflammation liée à la phosphodiestérase 4, réduit l’importance des lésions. L’expérience concernant le dupilumab, un anticorps monoclonal dirigé contre le récepteur de l’IL4 et IL13 s’étoffe aussi dans les DA modérées à sévères. Ce biomédicament, qui est indiqué en France dans certaines DA de l’adulte (et dans l’asthme sévère) « est efficace et fait actuellement l’objet de 3 essais pédiatriques ». A noter toutefois « qu’il détermine chez 25 à 30 % environ des patients la survenue de conjonctivites, qui peuvent disparaître après utilisation de larmes artificielles, ou de corticoïdes ou de tacrolimus topique, mais parfois nécessitent l’application de collyre de ciclosporine et peuvent requérir un avis ophtalmologique », a rappelé le Pr Dagmar Simon (Hôpital universitaire de Berne, Suisse). Des anticorps bloquant l’IL13, le tralokinumab et le lébrikizumab, ou l’IL22, le fézakinumab, ou encore l’IL31, le némolizumab ont également démontré des résultats intéressants dans la DA.
Les inhibiteurs de JAK par voie topique ou orale constituent une nouvelle option thérapeutique dans certaines dermatites atopiques.
L’upadacitinib, un inhibiteur sélectif de JAK1, développé par les Laboratoires Abbvie, semble ainsi représenter un traitement intéressant, au vu d’un essai de phase 2b entrepris durant 16 semaines aux doses de 7,5, 15 et 30 mg/j chez 167 adultes avec une DA modérée à sévère non contrôlés par traitement topique, a expliqué le Pr Kristian Reich (Hôpital universitaire de Hambourg, Allemagne). Les courbes d’amélioration globale (score EASI) et d’échelles de prurit ont été significativement meilleures pour les 3 doses d’upadacitinib en comparaison du placebo, et le pourcentage d’amélioration du score EASI a atteint respectivement 48%, 44% et 69 % pour les 3 doses croissantes d’upadacitinib alors qu’il n’a pas dépassé 34 % pour le placebo. Une analyse post-hoc a confirmé que l’upadacitinib agit sur de multiples symptômes de la maladie, (prurit, douleur, sommeil...) limitant ainsi l’impact de la dermatite atopique.
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