Epilepsie : marquée par d’importantes inégalités géographiques et sociales
D'après les derniers chiffres de Santé publique France (SPF), l’épilepsie concernerait 1% de la population, avec près de 700 000 personnes traitées pour cette maladie neurologique actuellement.
Cette étude est basée sur l’analyse des données du Système national des données de santé (SNDS), qui couvre presque la totalité de la population, et qui a permis d’avoir un tableau de cette pathologie.
Ainsi, au 1er janvier 2020, 685 122 personnes étaient traitées en France pour épilepsie. Cette même année, 41% ont été hospitalisées et 29% bénéficiaient du statut d’affection longue durée.
La prévalence de l’épilepsie traitée a été estimée à 10,2 pour 1 000 habitants, sans différence notable entre les hommes et les femmes. Elle apparait similaire à celle observée aux Etats-Unis 12 pour 1000 et au Royaume-Uni (9,4 pour 1000), mais supérieure à celle du Japon (6 pour 1000 habitants).
La fréquence de l’épilepsie augmente, par ailleurs, avec l’âge, et particulièrement après 44 et surtout 65 ans chez les hommes, et après 74 ans, chez les femmes. "L’augmentation de la prévalence de l’épilepsie à un âge plus précoce chez les hommes s’explique principalement par les comorbidités, notamment cardiovasculaires, et en particulier les accidents vasculaires cérébraux, qui sont une cause d’épilepsie et surviennent plus tôt chez les hommes", détaille SPF.
En outre, cette étude permet, pour la première fois, de disposer de données à l’échelle régionale et départementale. Il en ressort de fortes disparités géographiques. Ainsi, les taux les plus élevés sont concentrés dans une diagonale Nord-Est-Sud-Ouest, dans les départements du Nord, ainsi que dans certains DROM comme La Réunion.
"Ces inégalités territoriales s’expliquent en partie par la fréquence des comorbidités cardiovasculaires associées et précarité socio-économique de ces territoires", précise l’agence sanitaire.
La maladie apparait aussi marquée par des inégalités sociales. Ainsi, les populations les moins favorisées ont une prévalence augmentée de 42% par rapport aux plus favorisées. Pour les auteurs, ces différences pourraient s’expliquer en partie par l’exposition à des toxiques intra-utero et pendant la petite enfance et à la pollution. "De même, la stigmatisation, les effets secondaires du traitement de l’épilepsie et les comorbidités associées peuvent conduire à une plus grande difficulté à trouver ou conserver un l’emploi pour les personnes malades voire à une baisse de revenus", ajoute SPF.
Références :
Santé publique France (4 avril)
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