Cela a donc conduit les investigateurs de l’étude EMPEROR-Reduced à évaluer l’efficacité et la sécurité de l’empagliflozine chez ce type de patients grâce à l’analyse, post-hoc, de l’étude randomisée en double insu et groupes parallèles EMPEROR-Reduced qui s’est tenue dans 520 centres de 20 pays de différents continents. Les patients ayant une classe II à IV de la NYHA avec une fraction d’éjection ≤ 40 % étaient assignés de manière randomisée à recevoir soit de l’empagliflozine 10 mg par jour par voie orale soit du placebo, et cela en plus de leur traitement de fond. Le critère d’évaluation principal composite était le décès cardiovasculaire et les hospitalisations pour insuffisance cardiaque. Dans cette analyse post-hoc de 3730 patients, d’âge moyen 66.8 ± 11.0 ans, et dont 23.9 % étaient des femmes, 1863, soit 49.9 % des sujets ont reçu l’empagliflozine et 1867, soit 50.1 %, du placebo. A la fin des 3 ans d’étude, l’empagliflozine a réduit le risque du critère d’évaluation principal (361 des 1863 participants du groupe empagliflozine et 462 des 1867 du groupe placebo, soit un hazard ratio de 0.75 ; IC 95 % = 0.65 – 0.86) et cela quel que soit le traitement de fond des patients ou quelques soient les doses cibles d’IEC ou d’ARA2 (hazard ratio = 0.85 ; 0.69 – 1.06 à des doses <50 % de la dose cible et HR = 0.67 ; 0.52 – 0.88 pour les doses >50 % de la dose cible). Un résultat similaire était observé pour les β-bloquants, que ceux-ci soient à moins de 50 % ou plus de 50 % de la dose cible. L’empagliflozine a aussi réduit le risque de survenue du critère d’évaluation principal quelle que soit l’utilisation en basal d’une triple thérapie avec des IEC, des ARA2 ou des inhibiteurs du récepteur de l’angiotensine néprilysine + des β-bloqueurs + des antagonistes du récepteur des minéralocorticoïdes. L’empagliflozine réduit donc les complications de l’insuffisance cardiaque sévère quelle que soit la dose et la combinaison des traitements donnés pour l’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection diminuée. Cliniquement, ces données suggèrent que l’empagliflozine doit être considérée comme un traitement de fond à part entière chez les patients ayant une l’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection diminuée et cela quel que soit leur traitement préalable.
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