Actuellement, 2 types de mesure continue du glucose sont utilisés en pratique : soit la mesure intermittente (dite « flash ») qui permet que le glucose soit mesuré à la demande en scannant le capteur avec le récepteur ou un smartphone (type Freestyle®) et la mesure continue du glucose en temps réel qui dispose d’un système de transmission qui envoie automatiquement l’information sur le glucose mesuré au récepteur ou au smartphone et cela toutes les 1 à 5 minutes (Dexcom®). De plus, avec la mesure continue du glucose, on dispose d’une alarme lorsque les glycémies sont très élevées ou au contraire en cas d’hypoglycémie, ce qui n’était pas le cas avec le Freestyle de première génération. Une équipe de Louvain (Belgique) a comparé la mesure flash intermittente du glucose sans alarme et la mesure continue du glucose en temps réel avec alertes fonctionnelles à l’occasion d’une étude de 6 mois, double bras, groupes parallèles non maqués, randomisés et contrôlés. L’étude a été effectuée dans 6 hôpitaux en Belgique sur 254 adultes âgés de plus de 18 ans ayant un diabète de type 1 et qui utilisaient préalablement la mesure continue du glucose avec scan intermittent (flash). Ils ont été assignés de manière randomisée soit à une mesure continue du glucose en temps réel (n = 127), soit à rester avec mesure du glucose intermittente flash sans alertes (n = 127) (groupe témoin) pendant 6 mois. Après 6 mois, ceux qui étaient en contrôle intermittent sont passés en contrôle continu (flash vers contrôle continu temps réel CCTR) et les autres sont restés sous contrôle continu en temps réel (CCTR - CCTR). Des 119 participants qui étaient assignés au groupe « flash vers CCTR », 112 (94 %) ont fini l’étude de 24 mois et des 123 participants assignés au groupe « CCTR - CCTR », 117 soit 95 % ont fini l’étude à 24 mois. Le temps dans la cible (3.9 à 10 mmol/l) qui était le critère d’évaluation principal a augmenté passant de 51.8 % (IC 95 % = 49.1 – 54.5) au début de la mesure continue en temps réel (au 6e mois) à 63.5 % (60.7 – 66.3) au 12e mois dans le groupe « flash vers CCTR » et est ensuite resté stable jusqu’au 24e mois (variation de 11.7 points de pourcentage ; 9.4 – 14 ; p < 0.0001). Dans le groupe resté en contrôle continu en temps réel (CCTR - CCTR), le temps dans la cible a augmenté passant de 52.5 % (49.8 – 55.1) au début de la mesure continue en temps réel (mois 0) à 63 % (60.3 – 65.8) au 12e mois et est resté ensuite stable jusqu’au 24e mois (variation de 10.5 points de pourcentage ; 8.2 – 12.8 ; p < 0.0001). L’HbA1c a diminué passant de 7.4 % à 6.9 % au 24e mois (p < 0.0001) dans le groupe « flash vers CCTR » et de 7.4 % à 7 % au 24e mois (p < 0.0001) dans le groupe « CCTR - CCTR ». La variation du score de crainte des hypoglycémies était de -2.67 (24e mois versus 6e mois ; p = 0.0008 dans le groupe « flash vers CCTR » et de -5.17 points (M24 vs M0 ; p < 0.0001) dans le groupe « CCTR - CCTR ». Le temps en hypoglycémie cliniquement significative était inchangé dans les deux groupes après le 12e mois. Les hypoglycémies sévères ont diminué de 31 à 3.3 % patient/année après le passage en contrôle continu en temps réel. En conclusion, le contrôle glycémique et la peur des hypoglycémies s’améliorent de manière significative jusqu’au 24ème mois après le passage depuis un contrôle continu intermittent sans alarme à un contrôle continu du glucose en temps réel avec alarme. L’utilisation du contrôle continu du glucose en temps réel avec alarme est donc un progrès dans la prise en charge des patients ayant un diabète de type 1.
La sélection de la rédaction
Approuvez-vous la nomination du Dr Yannick Neuder à la Santé ?
Michel Rivoal
Non
Disons que j'ai plutôt une réserve. Ce qui me gène n'est pas qu'il soit médecin ou pas et cardiologue ou pas et hospitalier ou p... Lire plus