Le diabète, une pathologie genrée  

21/10/2021 Par Brigitte Blond
Diabétologie
Les femmes présentent proportionnellement davantage de complications cardiovasculaires liées au diabète que les hommes, ont rappelé des experts lors d’une session du congrès de l’European Association for the Study of Diabetes (EASD, 27 septembre - 1er octobre) consacrée à ce thème.  

Les femmes diabétiques sont plus à risque de complications cardiovasculaires que les hommes. Ainsi, elles présentent un risque d’AVC supérieur à celui des hommes diabétique (RR de 2,28 versus 1,83). Leur risque de décès cardiovasculaire (CV) est supérieur de 30% ; et celui de décès en raison d’une insuffisance coronarienne aussi est plus élevé, de 58%.  

Sur le plan thérapeutique aussi, il existe des différences. Ainsi, comparées aux hommes, les femmes diabétiques reçoivent moins de statines, moins d’aspirine, moins d’IEC ou de b-bloquants, alors que les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de décès des femmes, et plus particulièrement des femmes diabétiques.  

Cependant, le risque absolu est plus grand chez l’homme parce que les hommes diabétiques sont plus nombreux, la part des diabétiques méconnus plus grande (59 %) et l’équilibre glycémique plus souvent moins bon. 

Dans l’étude Rewind*, le taux d’événements cardiovasculaires majeurs et insuffisance cardiaque (MACE-HF pour major adverse cardiac events-heart failure) pour 1000 personnes année est de 7 pour les femmes non diabétiques, de 19,9 pour les femmes diabétiques (soit 2,8 fois plus) ; de 10,1 pour les hommes non diabétiques, de 24,9 pour les hommes diabétiques (2,5 fois plus). Le RR augmente donc davantage chez les femmes diabétiques ; mais là encore, le risque absolu que survienne un évènement à 10 ans est plus élevé pour un homme diabétique, de 5 % supplémentaire.  

Peut-être pour des raisons de stockage de la graisse, plus volontiers sous-cutanée pour les femmes en surpoids, elles font moins de stéatose, présentent moins d’hypertriglycéridémies et d’insulinorésistance. Il faut ainsi aux femmes davantage de perturbations de leur mode de vie pour qu’elles développent un diabète.  

Concernant la chirurgie bariatrique, les chiffres sont meilleurs chez les femmes : la mortalité post-opératoire à 30 jours est quintuplée chez les hommes. 

Enfin, le risque de décès par Covid d’un homme diabétique est 59% plus grand que celui d’une femme diabétique. 

*Gerstein HC, et al. The Lancet 2019;394(10193):121-30 

Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?

M A G

M A G

Non

Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus

0 commentaire





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête
Soirées d'intégration en médecine : le bizutage a-t-il vraiment disparu ?
02/10/2024
2
Concours pluripro
Maisons de santé
Objectif 4000 maisons de santé : les enjeux des prochaines négociations conventionnelles
07/11/2024
2
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
5
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2