JO 2024.

Leptospirose : un risque à prendre en compte pendant les JO

Lors des Jeux olympiques 2024, la leptospirose pourrait constituer un risque pour les athlètes qui devront se baigner dans la Seine. C’est ce que suggère un récent rapport publié conjointement par les Académies de d’agriculture, de pharmacie et vétérinaire françaises. 

14/05/2024 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
JO 2024.

La leptospirose pourrait bien constituer un risque pour les sportifs qui devront se baigner dans la Seine. C’est en tout cas ce que suggère un rapport publié conjointement par les Académies de d’agriculture, de pharmacie et vétérinaire françaises, qui font donc plusieurs recommandations à destination des professionnels de Santé et du sport, ainsi que des pouvoirs publics.

Lors des prochains Jeux olympiques, les sportifs des différentes disciplines nautiques et aquatiques seront exposés à l’eau de la Seine au pied de la Tour Eiffel ainsi qu’à l’eau du bassin de Vaires-sur-Marne. Pour les académiciens, ils ont, de ce fait, un risque de développer une leptospirose. "Le risque de contamination des athlètes et des personnels associés et exposés lors des épreuves des Jeux olympiques et paralympiques Paris 2024 dans la Seine et dans le bassin de Vaires-sur-Marne ne peut pas être écarté compte tenu de la présence d’un réservoir de rongeurs asymptomatiques sur les berges", affirme le rapport.

Cette zoonose est, en effet, due à des bactéries spiralées du genre Leptospira, majoritairement de l’espèce interrogans chez l’homme. Elle se transmet via les eaux contaminées par les déchets de rongeurs principalement. Ainsi, les personnes qui sont fréquemment en contact avec ces eaux, et en particulier celles qui présentent des plaies sont à risque. En outre, sur le plan général, cette maladie constitue une menace de santé publique du fait du réchauffement climatique qui favorise la pullulation des rongeurs-réservoirs, et des inondations.

 

Retard au diagnostic

La maladie est de présentation polymorphe, pouvant aller d’une forme asymptomatique à une forme sévère, mortelle dans environ 1 cas sur 10. Ainsi, en France métropolitaine, chaque année, on recense environ 700 cas nécessitant une hospitalisation, à l’origine de 60 à 70 décès. Le tableau initial est souvent peu spécifique, d’allure pseudo-grippale, ce qui entraine un retard important au diagnostic. Les séquelles peuvent être importantes, sur le plan rénal et hépatique, en particulier.

Le traitement est antibiotique, par pénicillines ou cyclines. Il existe un vaccin efficace disponible en France. Mais il est cher, et non pris en charge par l’assurance maladie.

 

Pour la vaccination des personnes à risque

Dans ce contexte, les académiciens insistent sur la nécessité de mieux informer les sportifs et leur entourage, mais aussi les professionnels de santé, qui connaissent mal cette maladie à la symptomatologie polymorphe et aspécifique. Ils recommandent par ailleurs aux autorités de santé de confirmer l’intérêt de l’usage de la vaccination pour les sportifs exposés aux risques, ainsi que l’utilisation de pansements étanches afin d’éviter toute porte d’entrée. En cas de doute sur une contamination chez un athlète, ce dernier devra bénéficier d’un suivi clinique rapproché, à la recherche de l’apparition de symptômes, pendant toute la période d’incubation, soit entre 3 et 30 jours après l’exposition au risque, pour mise en place de l’antibiothérapie précoce. 

Les auteurs du rapport préconisent aussi "qu’un plan de secours pour le déroulement des épreuves soit mis en place pour proposer des eaux de qualité sanitaire appropriées au cas où des événements hydrologiques exceptionnels survenant avant ou pendant les épreuves olympiques et paralympiques conduiraient à une surexposition des athlètes et des professionnels associés à la leptospirose".

Enfin, les académiciens recommandent aux pouvoirs publics de disposer de donner plus précises du risque, avec notamment des mesures régulières des concentrations de leptospires dans les eaux des sites olympiques. Ils se prononcent aussi pour le piégeage des rongeurs, "une mesure de 'bon sens'" pour les auteurs du rapport, qui permettrait de réguler la population de ces nuisibles dans la partie sud du bassin de Vaires-sur-Marne, ainsi que sur les deux bords de la Marne le long du bassin. "Nous demandons aux pouvoirs publics d’évaluer l’intérêt et la faisabilité d’une telle mesure", soulignent les académiciens.

Références :

Sources : Académie d’Agriculture de France, Académie nationale de Pharmacie et Académie Vétérinaire de France. Rapport "Prévention de la leptospirose chez les athlètes et les professionnels associés lors des jeux olympiques et paralympiques Paris 2024". Mars 2024

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Contre, mais il faut bien avouer que la caisse crée au fond des armes et leviers de pression en faveur des médecins en cas de déco... Lire plus

1 commentaire
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577 points
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Médecine du travail
il y a 2 mois
Mais non mais non, tout sera sous contrôle, comme tout l’est à Mayotte, et par ailleurs les montagnards -pardon, les ARS - sont là !...Lire plus
 
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