L’hétérogénéité du diabète de type 1 au moment du diagnostic suggère des phénotypes différents en fonction de l’âge

12/04/2022 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie Endocrinologie-Métabolisme
Le diabète de type 1 est une maladie chronique caractérisée par une destruction auto-immune des cellules β du pancréas productrices d’insuline, conduisant à une carence en insuline et à une augmentation de la glycémie. Une prédisposition génétique et des facteurs environnementaux semblent impliqués mais le processus conduisant à la maladie reste mal connu.

Récemment, il a été souligné que le diabète de type 1 était de plus en plus hétérogène avec des phénotypes différents en fonction de l’âge au moment du diagnostic de diabète de type 1, pouvant suggérer des mécanismes étio-pathogéniques différents, en particulier chez les enfants dont le diagnostic de diabète est fait avant l’âge de 7 ans en comparaison de ceux dont le diagnostic de diabète a été fait après 13 ans. Ceci a amené une équipe finlandaise à explorer si les variations démographiques, cliniques, auto-immunes ou génétiques d’enfants et d’adolescents avec un diabète de type 1 récemment diagnostiqué, confirmaient l’existence de ces différents endo-types de diabète. Pour cela, ils ont utilisé les données du registre pédiatrique du diabète finlandais et ont analysé les caractéristiques de 6 015 enfants et adolescents ayant eu un diagnostic de diabète entre 2003 et 2019. Ils ont trouvé des différences significatives liées à l’âge dans la plupart des caractéristiques analysées. Les enfants dont le diagnostic de diabète a été fait avant l’âge de 7 ans étaient caractérisés par une prévalence supérieure des apparentés au 1er degré touchés également par un diabète, par une susceptibilité conférée par le HLA plus forte et par un nombre d’auto-anticorps supérieur au moment du diagnostic, en particulier une fréquence élevée d’auto-anticorps anti-insuline en comparaison des enfants plus âgés. Les enfants dont le diagnostic de diabète était fait après l’âge de 13 ans, avaient une prépondérance masculine très largement supérieure, une fréquence supérieure d’auto-anticorps anti-GAD, une durée supérieure des symptômes avant le diagnostic de diabète et une décompensation métabolique plus sévère reflétée par exemple par une fréquence supérieure d’acidocétose diabétique. Selon cette étude, il semble donc bien que le diabète de type 1 soit hétérogène et que cela puisse correspondre à un processus pathologique sous-jacent différent qui reste maintenant à explorer. Il restera aussi à comprendre pourquoi ce phénotype différent du diabète de type 1 varie en fonction de l’âge.

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Michel Lemariey-Barraud

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