L’inclisiran, un petit ARN interférent efficace chez les patients à haut risque cardiovasculaire avec élévation du LDL cholestérol

02/03/2023 Par Pr Philippe Chanson
Cardio-vasculaire HTA Endocrinologie-Métabolisme
La baisse du LDL cholestérol est un traitement pharmacologique efficace pour réduire le risque de maladies cardiovasculaires athéroscléreuses.

Malheureusement, les cibles de LDL cholestérol sont parfois difficiles à atteindre chez les patients qui ont un très haut risque cardiovasculaire, justifiant des associations médicamenteuses qui ne sont pas nécessairement plus efficaces et qui posent des questions d’adhérence. Le traitement injectable utilise soit les anticorps monoclonaux se liant à PCSK9 et nécessitant une injection sous-cutanée toutes les 2 semaines, soit des petits ARN interférents qui dégradent l’ARNm de PCSK9 dans le foie, inhibent sa traduction et éliminent donc la source principale de PCSK9 dans la circulation. Ces médicaments peuvent être administrés 2 fois par an et semblent bien tolérés selon les premières études qui ont été réalisées. Les résultats d’une étude à long terme (4 ans, en ouvert), extension de l’étude de phase 2 ORION-1, contrôlée versus placebo, a été menée dans 52 sites dans le monde. Il s’agissait de patients ayant une maladie cardiovasculaire athéroscléreuse ou à très haut risque, en prévention primaire, avec des LDL cholestérol élevés malgré des doses de statine maximales tolérées ou d’autres médicaments abaissant le LDL cholestérol ou ayant une intolérance documentée aux statines. Les patients dans l’étude ORION-1 recevaient 2 fois par an 300 mg d’inclisiran sous-cutané alors que les patients qui recevaient le placebo dans ORION-1 recevaient d’abord l’évolucumab 104 mg toutes les 2 semaines jusqu’à la 1ère année avant de passer à l’inclisiran 2 fois par an pour le reste de l’étude ORION-3. Dans la cohorte initiale de l’étude ORION-1 de 497 patients, 290 des 370 patients qui ont reçu l’inclisiran ont continué dans le bras inclisiran seul et 92 des 127 patients qui recevaient le placebo sont entrés dans le bras de modification du traitement dans l’extension ORION-3 entre mars 2017 et décembre 2021. Dans le bras inclisiran seul, le LDL cholestérol était réduit de 47.5 % (IC 95 % = 50.7 – 44.3) à J210, l’effet se maintenant sur les 4 ans de l’étude. La réduction moyenne sur les 4 ans du LDL cholestérol était de 44.2 % (47.1 – 41.4) avec une réduction de PCSK9 allant de 62.2 % à 77.8 %. Les effets indésirables au niveau du site d’injection étaient rapportés chez 14 % des patients. L’incidence d’un effet secondaire grave, possiblement lié au traitement, était de 1 %. En conclusion, l’administration 2 fois par an de l’inclisiran, un petit ARN interférant de PCSK9, permet une réduction prolongée du LDL cholestérol ainsi que des concentrations de PCSK9 et est bien tolérée sur les 4 ans de l’étude d’extension.

Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?

Stéphanie Beaujouan

Stéphanie Beaujouan

Non

Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus

13 débatteurs en ligne13 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête Hôpital
Pourquoi le statut de PU-PH ne fait plus rêver les médecins
14/11/2024
9
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
0
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS, un "échec" à 1,5 milliard d'euros, calcule un syndicat de médecins dans un rapport à charge
27/11/2024
12
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
6