Afin de quantifier le risque d’infection sévère justifiant une hospitalisation avec l’utilisation à long terme de faibles doses de corticoïdes chez des patients ayant une polyarthrite rhumatoïde, une étude de cohorte rétrospective a été menée aux Etats-Unis auprès de tous les patients qui avaient un traitement spécifique pour leur polyarthrite rhumatoïde et qui recevaient en plus une corticothérapie. 247 997 observations ont été identifiées chez 172 041 patients dans Medicare et 58 279 observations parmi 44 118 patients dans la base Optum. Après 6 mois d’utilisation stable des médicaments spécifiques de la polyarthrite rhumatoïde, 47.1 % des patients de Medicare et 39.5 % des patients Optum ont reçu des glucocorticoïdes. A un an, l’incidence cumulée d’infections justifiant une hospitalisation chez les patients Medicare qui ne recevaient pas de glucocorticoïdes était de 8.6 % alors qu’elle était de 11 % (10.6 à 11.5 %) chez les patients qui recevaient une dose de glucocorticoïdes quotidienne ≤ 5 mg d’équivalent prednisone. Elle était de 14.4 % (13.8 à 15.1 %) pour ceux recevant une dose équivalente à 5 à 10 mg par jour et de 17.7 % (16.5 à 19.1 %) pour ceux qui recevaient une dose > 10 mg par jour (p < 0.001) en comparaison des patients qui ne recevaient pas de glucocorticoïdes. L’incidence cumulée à 1 an d’infections justifiant une hospitalisation dans la base Optum chez les patients qui ne recevaient pas de glucocorticoïdes était de 4 % alors qu’elle était de 5.2 % (4.7 à 5.8 %) quand la corticothérapie était ≤ 5 mg par jour, de 8.1 % (7 à 9.3 %) pour une dose de 5 à 10 mg par jour et de 10.6 % (8.5 à 13.2 %) pour ceux qui recevaient une dose > 10 mg par jour (p < 0.001) en comparaison des patients ne prenant pas de glucocorticoïdes. Chez les patients ayant une polyarthrite rhumatoïde et qui reçoivent une corticothérapie en plus de leur traitement habituel, il existe clairement une augmentation dose-dépendante du risque d’infections graves justifiant une hospitalisation. Ce risque est faible mais significatif, même à une dose inférieure à 5 mg par jour. Il faut donc bien analyser la balance bénéfices/risques de cette corticothérapie, même à faible dose.
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